Le président américain a réussi samedi à rassembler ses alliés de l' Otan derrière sa nouvelle stratégie en Afghanistan, en plaçant la barre assez bas pour éviter les défections. Mais les Etats-Unis continueront à porter l'essentiel du fardeau de la guerre contre les talibans.
En partant pour Prague après deux jours de sommet en France et en Allemagne, Barack Obama avait recueilli des promesses de renfort se montant jusqu'à 5.000 hommes. Ce total avancé par la Maison Blanche recycle des engagements déjà pris, comme les 600 hommes annoncés par l'Allemagne, et consiste surtout en renforts temporaires pour sécuriser l'élection présidentielle du mois d'août en Afghanistan. Le reste est destiné à former l'armée et la police afghane.
Le nouveau président américain, multipliant les éloges pour ses hôtes, a également renforcé son image de diplomate d'envergure mondiale, en désamorçant une querelle avec la Turquie sur le choix du prochain secrétaire général de l'Otan, qui s'est finalement porté sur le danois Anders Fogh Rasmussen, qui doit démissionner ce dimanche de ses fonctions de Premier ministre à Copenhague. La Turquie contestait la candidature du Premier ministre danois qui avait défendu le droit d'un journal de son pays de publier des caricatures de Mahomet scandalisant le monde islamique.
Ce sommet aura aussi été l'occasion pour la France de concrétiser son retour quasi-complet dans le commandement intégré de l'Otan, ainsi que l'avait annoncé Nicolas Sarkozy il y a plusieurs mois. Paris ne siègera pas cependant dans le comité des plans nucléaires, ce domaine restant de la souveraineté nationale française.
Enfin, entre 10.000 et 30.000 militants anti-Otan, dont un millier "particulièrement violents" selon la préfecture, ont manifesté samedi après-midi à Strasbourg, donnant à cette manifestation un tour particulièrement violent. Quelque 7.000 manifestants venant d'Allemagne ont en outre été empêchés de se rendre en France et ont été "contenus sur le secteur de Kehl", ville frontalière de Strasbourg, par les forces de sécurité allemandes.
La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a annoncé dans la soirée que dix personnes, dont quatre membres des forces de l'ordre, avaient été blessées vendredi et samedi à Strasbourg. Les éléments les plus violents semblaient être les Black Blocks - militants issus des autonomes allemands - cagoulés et armés de barres de fer, qui ont pillé, ravagé et incendié un hôtel Ibis, une pharmacie ainsi qu'un poste de police inoccupé et les bâtiments vides de l'office du tourisme. Ils étaient une centaine, selon les estimations des journalistes de l'AFP.
Selon Jacques Fernique, conseiller régional des Verts, "rien ne s'est passé comme prévu. Les Black Blocks ont été maîtres du terrain dès le départ et la manifestation a été une espèce de fuite en avant". La secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, Jean-Luc Mélenchon, fondateur du Parti de Gauche (PG), et le porte-parole du NPA, Olivier Besancenot, participaient également à cette manifestation.
Les forces de l'ordre ont procédé à 300 interpellations en marge du sommet de l'Otan à Strasbourg, a déclaré ce dimanche sur RTL la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie.
