Le bilan des séismes qui continuent à secouer l'Italie depuis lundi matin, les pires dans la Péninsule depuis plus de dix ans, ne cesse de s'alourdir. Le nombre des morts atteint désormais 250, selon la protection civile Italienne. Le Chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, avait annoncé mardi soir qu'il avait fait 207 morts, 15 disparus et 178 blessés dont cent dans un état grave. On parle en outre de 50.000 sans abris.
La ville de L'Aquila, capitale de la province montagneuse des Abruzzes (à environ 100 km au nord-est de Rome) est la ville plus touchée par le tremblement de terre. Selon la protection civile, plus de 10.000 maisons et édifices ont été endommagés par la secousse d'une magnitude de 6,2 dont l'épicentre se situait à 5 km sous L'Aquila. Le centre historique de cette ville de 60.000 habitants a particulièrement souffert. La nef d'une église s'est effondrée, de même qu'une partie d'une résidence pour étudiants. Un hôpital de la ville a dû être évacué par peur des répliques.
Une autre secousse assez forte (magnitude 4,6) avait déjà été ressentie dimanche dans la soirée en Italie du nord dans la région portuaire de Ravenne, sans faire ni victime ni dégâts, selon l'agence Ansa.
S'exprimant lundi sur la chaîne de télévision SkyTG24, Silvio Berlusconi, qui a annulé un voyage à Moscou, a décrété l'urgence nationale et désigné le chef de la protection civile Guido Bertolaso comme coordonnateur des secours. "Il faut s'attendre à de nombreuses victimes, beaucoup de blessés et beaucoup de maisons effondrées" a déclaré ce dernier à la radio, estimant qu'il faudrait "beaucoup de temps" pour faire disparaître les traces de cette catastrophe.
A l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire, le gouvernement italien a débloqué d'urgence 30 millions d'euros. La protection civile italienne a indiqué que de nombreux pays ont offert de l'aide à l' Italie après le tremblement de terre, précisant toutefois que les pouvoirs italiens n'avaient "pas besoin de l'aide de pays étrangers" pour l'instant. La Russie, l'Allemagne, la France, la Grèce, Israël et l'Union européenne, notamment, ont immédiatement proposé leur aide.
L'ensemble du territoire italien, qui s'étend sur plusieurs plaques tectoniques, est fortement exposé aux risques de tremblements de terre. Vingt millions d' Italiens sont "potentiellement exposés au risque sismique", selon les calculs de la protection civile.