Pour le FMI, la récession sera longue et dure, et la reprise terne

Par latribune.fr  |   |  405  mots
Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué jeudi qu'il prévoyait pour l'économie mondiale une récession plus longue et intense que les précédentes, suivie d'une reprise "terne".

Voilà qui est de nature à occulter les quelques lueurs d'optimisme qui pointaient ici ou là. "La coïncidence d'une crise financière et d'une récession mondiale va probablement entraîner une baisse de la production d'une gravité et d'une longueur inhabituelles", écrit le FMI (Fonds monétaire international) dans les chapitres thématiques de ses "Perspectives pour l'économie mondiale".

Pour aboutir à cette conclusion, les économistes du Fonds se basent sur des comparaisons historiques avec d'autres crises survenues dans le monde entier. Ils se risquent pas à avancer une date pour une reprise. Aux Etats-Unis, "il y a des preuves d'une spirale négative entre les prix des actifs, le crédit, l'investissement qui (...) est habituelle lors des récessions graves conjuguées à des crises financières", relève le FMI.

Le FMI a également prévenu que "le repli des flux de capitaux à destination des pays émergents risquait de durer" après la crise actuelle, "étant donné les problèmes de solvabilité auxquels sont confrontées les banques des pays avancés, qui leur apportent des financements substantiels".

Le risque est particulièrement élevé pour l'Europe de l'Est, où les problèmes des banques d'Europe de l'Ouest, qui dominent le paysage bancaire local, font peser de lourdes menaces sur le secteur financier et l'économie. "Etant donné leur forte exposition, les pays émergents d'Europe risquent d'être profondément ébranlés", s'inquiéte le FMI.

De son côté, Dennis Lockhart, un des dirigeants de la Réserve fédérale des Etats-Unis a déclaré jeudi qu'il s'attendait à une reprise "lente et timide" de l'économie américaine. "Mes pronostics plaident pour un début de reprise dans la seconde moitié de 2009. Je n'attends pas une reprise forte, mais je prévois en revanche que la contraction économique que nous vivons cède la place à une croissance lente et timide dès le troisième trimestre", selon lui.

Néanmoins, "la réalisation de ce pronostic prudemment optimiste est encore soumise à des risques", a reconnu Dennis Lockhart, selon le texte de son allocution remis à la presse. Le président de la Banque de réserve fédérale d'Atlanta a notamment cité l'état du marché de l'immobilier commercial et les risques qu'il représente pour les banques, ainsi que la montée continue du chômage.

(retrouvez, sur le site du FMI,  le chapitre 3  et 4 "des perspectives de l'économie mondiale, avril 2009")