Les principales mesures de précaution prises par la France

Treize cas de grippe A(H1N1) étaient officiellement recensés ce mercredi en France. Suite au passage au niveau d'alerte 5 du plan national de lutte contre une pandémie grippale, un ensemble de mesures ont été prises.

La France recensait au 13 mai 13 cas avérés de grippe A(H1N1). Sept autres cas étaient considérés comme probables et 32 autres possibles étaient en cours d'investigation, selon le dernier bilan de l'Institut de veille sanitaire (InVS).

La ministre de la Santé Roselyne Bachelot avait annoncé lundi matin sur une radio deux nouveaux cas de grippe portant à quinze le nombre total de cas confirmés. Les analyses n'ont cependant pas permis de les inclure formellement dans les cas confirmés, a-t-on précisé à l'InVS et au ministère de la Santé.

Aucune forme sévère n'a été observée à ce stade, a indiqué l'InVS dans un communiqué mis en ligne sur son site.

Les treize cas confirmés sont tous des cas importés, dont deux de New York et un de Californie, les autres ayant séjourné au Mexique.  "Il n'y a, c'est important, toujours pas de circulation communautaire, c'est-à-dire de personnes qui se sont contaminées l'une l'autre sur notre sol", a indiqué Roselyne Bachelot lundi.

Cinq Etats américains ont été déclarés zones à risque par l'InVS, a rappelé Roselyne Bachelot, "nous n'interdisons pas de s'y rendre mais il faut le faire pour des raisons familiales ou professionnelles impératives et sur le sol de ces Etats, observer des consignes de prudence", a-t-elle ajouté. Craignant une flambée du virus à l'automne, la ministre de la Santé a appelé la semaine passée à maintenir "la vigilance".

Jeudi 7 mai, la Ville de Paris a rappelé qu'elle était préparée à l'éventualité d'une pandémie grippale et disposait de "5 millions de masques valides", selon la première adjointe socialiste, Anne Hidalgo. "Si la France déclenchait le niveau d'alerte 6, nous serions des exécutants actifs des décisions gouvernementales", a affirmé Anne Hidalgo.

"Sérénité et vigilance"

"Le mot d'ordre, c'est sérénité et vigilance", a martelé la ministre de la Santé Roselyne Bachelot depuis l'apparition du virus, d'autant que "le virus peut s'endormir pendant l'été et revenir à l'automne". Les autorités sanitaires ont en tête la grippe espagnole de 1918 qui fit davantage de morts que la Première Guerre mondiale. Or la première vague de cette pandémie s'est produite au printemps, mais la seconde, de retour de l'hémisphère Sud, en octobre-novembre, fut la plus meurtrière.

Roselyne Bachelot a par ailleurs démenti mercredi 6 mai des informations de presse selon lesquelles une partie des stocks français de Tamiflu seraient périmés. De plus, il semble que la présence du virus pourra désormais être confirmée en 12 heures, grâce au nouveau test de détection développé par le Centre national de référence (CNR) pour la grippe Région Nord, à l'Institut Pasteur, a annoncé mardi l'institut dans un communiqué.

Selon un sondage TNS Sofres/Europe 1 publié le 30 avril, près d'une semaine après le début de l'épidémie, moins d'un tiers des Français (31%) se disaient inquiets au sujet de la grippe porcine et 77% estimaient que la France était bien préparée pour y faire face. Vendredi dernier le 1er mai, deux cas avérés seulement avaient été détectés sur le territoire.

Le plan national de lutte

Voici les principales mesures prises en France, depuis le passage au niveau d'alerte 5 du plan national de lutte contre une pandémie grippale. La "conduite opérationnelle" de la crise est désormais confiée au ministère de l'Intérieur qui coordonne la mise en oeuvre des mesures prévues par le plan par le biais d'une Cellule interministérielle de crise (CIC).

VOYAGES

A partir du 5 mai, les avions en provenance du Mexique arriveront à l'aéroport de Roissy "dans une zone dédiée", afin d'éviter les contacts avec les autres voyageurs et réduire les risques de propagation, a annoncé la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie. Mesure que le PDG de Voyageurs du Monde, Jean-François Rial, a qualifiée lundi sur Radio Classique de "grand délire" : "on se demande pourquoi on ne les met pas en quarantaine ces gens", a-t-il ironisé, "sauf à considérer que ces mesures ne servent absolument à rien, ce qui est mon avis personnel", a-t-il ajouté.

L'information et l'accueil des voyageurs de retour du Mexique sont renforcés et un soutien médico-psychologique proposé. Les passagers doivent remplir des fiches individuelles de traçabilité permettant, si nécessaire, d'identifier ceux ayant été en contact avec des personnes malades.

Le ministère de l'Education nationale a recommandé l'annulation des voyages scolaires collectifs à destination ou transitant par le Mexique ou New York. Quatre l'ont déjà été.

Les professionnels de la petite enfance et les enfants, de retour du Mexique et âgés de moins d'un an, doivent proscrire tout contact avec d'autres nourrissons pendant sept jours.

Toutes les personnes qui travaillent dans les zones aéroportuaires au contact des voyageurs de retour du Mexique sont dotées de masques de protection FFP2.

La France conseille la limitation des déplacements vers le Mexique. De nombreuses grandes entreprises françaises, telles Renault, Areva, Alcatel-Lucent, Sanofi-Aventis, Saint-Gobain, Lafarge, Société Générale ou L'Oréal ont déjà décidé d'annuler ou de limiter strictement tous les déplacements professionnels vers et en provenance de ce pays. Renforcement des mesures d'hygiène ou port du masque sont les consignes les plus fréquemment diffusées aux employés.

MASQUES ET ANTIVIRAUX

Les stocks de masques et d'antiviraux (Tamiflu et Relenza) précédemment centralisés sont progressivement distribués aux hôpitaux. L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris a ainsi été livrée de 10.500 boîtes de Tamiflu adulte et dispose de 19 palettes de 125.000 masques.

Un recensement des stocks de masques et traitements antiviraux a été réalisé au niveau de l'Etat et va se poursuivre dans les collectivités territoriales et chez les opérateurs privés.

"La France est sans doute l'un des pays les mieux armés au monde parce que nous avons préparé avec beaucoup de sérieux les risques de grippe aviaire et que nous avons donc à la fois des infrastructures et des stocks de matériel qui nous permettent de faire face à une éventuelle épidémie", avait affirmé le Premier ministre François Fillon dès le début de la crise. La France possède "33 millions de traitements [médicaments antiviraux, Ndlr] en stock", avait de son côté indiqué le Directeur général de la santé, Didier Houssin.

Roche France, qui distribue en France le Tamiflu, antiviral efficace contre le virus, a annoncé le 30 avril la suspension de ses livraisons du médicament aux pharmaciens et grossistes, le réservant aux hôpitaux et autorités de santé, mais a assuré ne pas être "en rupture" de stock. Les pharmaciens français font face à une demande importante de Tamiflu, alors que ces "achats de précaution n'ont aujourd'hui aucun intérêt", a expliqué le président de l'Ordre national des pharmaciens Jean Parrot.

INFORMATION ET SENSIBILISATION

Le gouvernement a lancer le 5 mai une campagne d'information pour rappeler les bons gestes: "se laver les mains plusieurs fois par jour, tousser et éternuer dans un mouchoir en papier qu'on jette... et on ne va pas chez son médecin dans une salle d'attente, ni aux urgences: on appelle le 15!", a rappelé Roselyne Bachelot.

Les numéros de téléphone utiles

La France a mis en place un centre de crise pour suivre l'évolution de la situation et émettre des recommandations à destination des Français résidant au Mexique ainsi que des conseils aux voyageurs.

Les personnes partant au Mexique peuvent appeler le 15 ou encore le numéro de la plateforme téléphonique grippe porcine (0825.302.302) ou celle du ministère des Affaires étrangères (01.45.50.34.60).

Celles qui en rentrent et présentent des symptômes doivent aller voir leur médecin ou appeler le 15. Des informations sont également disponibles sur les sites Internet du ministère français de la Santé (www.sante.gouv.fr) et de l'ambassade de France à Mexico (www.ambafrance-mx.org).

Les symptômes à surveiller

Les symptômes de la grippe porcine sont ceux d'une grippe saisonnière: fièvre, toux, écoulement nasal, douleurs articulaires et/ou musculaires.

Le ministère de l'Agriculture a rappelé que la maladie ne s'attrapait pas en mangeant de la viande de porc mais par voie respiratoire, "par des petites particules virales qui sont dans l'aérosol qu'on peut projeter en toussant". "La France n'importe ni porcs vivants, ni de viande du Mexique", selon un porte-parole du ministère de l'Agriculture. De même, les porcs élevés en France ne présentent "pas actuellement d'épisode de H1N1 (le virus incriminé, ndlr)", a-t-on précisé de même source.

 


 


 

Commentaires 10
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pourquoi continue t-on à autoriser les vols pour le Mexique ??? Dommage que l'enjeu économique passe toujours avant l'enjeu sanitaire .

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Cest bizarre maintenant le porc !!! Virus transmissible par voie orale comme c'est bizarre!!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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A qui profite cette nouvelle crise? That's the question.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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t'es fou, profiter la crise funeste?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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ok, il y a un truc qui profite cette nouvelle crise, les cochon. mm ce virus ne contamine pas en mangeant la viande porcine. on la mange pas

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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c'est serieux. on ferait mieux de s'occuper de la sante des gens que de .la crise cree par les banques et tous les "fricards".

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Dans le paragraphe "numéros utiles" , il est indiqué de consulter son médecin si présence de symptômes au retour du Mexique... Il ne faut pas consulter son médecin ni se rendre aux urgences ... mais appeler le "15" qui va gerer en collaboration étroi...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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etat complice

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Non, mais par contre pourquoi soigne-t-ojn ceux qui en revienent? Ils ont délibérément choisi d'exposer leur vie. Soit. Qaund tu perds, tu payes. Pourquoi les états devraient payer pour eux? Atre chose : y'a une dizaine de cas en France... Y'a des m...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pendant qu'on fait du bruit avec cette grippe porcine, on laisse de côté la méningite qui frappe très cruellement en Normandie, bien plus de mort à l'heure actuelle, Mme Bachelot - Narquin ferait bien de revoir ses priorités, et sûrement de mieux s'...

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