L'Europe redoute une "crise sociale" potentiellement "explosive"

Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker pronostique "une crise sociale" en Europe, potentiellement "explosive", appelant les chefs d'entreprise européens à éviter "les licenciements massifs et prématurés", en ayant recours en priorité au chômage partiel, et à faire preuve "de responsabilité sociale".

Les ministres des Finances de la zone euro se sont voulus rassurants lundi sur l'activité économique dans l'Union européenne (UE) mais se sont montrés inquiets de l'évolution négative du chômage, quelques heures après une forte révision à la baisse des prévisions de la Commission européenne.

Ils ont par ailleurs rappelé que le traitement des actifs toxiques encore détenus par les banques restait prioritaire pour que les effets des plans de relance puissent être pleinement ressentis sur le territoire des Vingt-Sept. "J'ai l'impression, après les Etats-Unis, que les choses commencent à se stabiliser en Europe mais ne se sont pas encore stabilisées d'une manière telle que nous puissions déclarer que le fond a été touché", a déclaré le Premier ministre luxembourgeois et président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, à son arrivée à Bruxelles. "Mais les choses n'empirent pas", a-t-il ajouté, estimant par ailleurs que les plans de relance mis en place par les pays de l'Union européenne porteraient leurs fruits courant 2010 et qu'il n'était pas nécessaire à ce stade d'envisager de nouveaux dispositifs de soutien de l'économie.

Lundi matin, la Commission européenne avait indiqué que l'économie du Vieux continent ne reprendrait pas le chemin de la croissance avant la mi-2010 et que les déficits se creuseraient fortement cette année et l'année prochaine. Elle prévoit désormais une contraction de l'activité de 4% en 2009 dans la zone euro et dans l'UE, puis de 0,1% en 2010.

De son côté, la ministre française de l'Economie Christine Lagarde a refusé de se prononcer directement sur l'abaissement des prévisions de croissance française par Bruxelles, à -3% en 2009 et -0,2% en 2010. "Les prévisions, elles sont ce qu'elles sont. Ce qui est important c'est la réalité des plans de relance et ce qu'on met en oeuvre dans chacun de nos Etats", a-t-elle fait valoir.

Son homologue allemand Peer Steinbrück a quant à lui souligné qu'il existait au sein des Seize de la zone euro "un large consensus pour appuyer la Commission sur l'ouverture de procédures pour déficit excessif". "Si nécessaire l'année prochaine, sans doute également à l'encontre de l'Allemagne", a-t-il précisé, alors que le déficit allemand est anticipé par l'exécutif communautaire à 3,9% du PIB en 2009 puis à 5,9% en 2010.

Alors que la Commission européenne a indiqué qu'en dépit des "signaux positifs" entrevus ces dernières semaines, des "incertitudes considérables" continuaient de peser sur l'activité dans l'UE, Jean-Claude Juncker s'est dit lundi très préoccupé par la montée du chômage. "Nous sommes au milieu d'une crise économique et financière, nous allons vers une crise sociale", a-t-il estimé, appelant les employeurs à ne pas procéder à des licenciements massifs.

"Je suis très inquiet de la montée du chômage (...) Il ne faut pas sous-estimer le caractère explosif que peut revêtir cette recrudescence du chômage", a-t-il ajouté. La Commission anticipe une forte hausse du taux de chômage cette année et l'année prochaine, avec des prévisions de 9,9% de la population active dans la zone euro et 9,4% dans l'Union européenne en 2009 puis de 11,5% et 10,9% en 2010.  Des taux qui rappellent le chômage de masse auquel l'Europe a été confrontée dans les années 70 après les deux chocs pétroliers, puis dans les années 80.

"J'ai l'impression que beaucoup d'hommes politiques sous-estiment ce phénomène" en Europe, a-t-il ajouté, à trois jours de la tenue d'un sommet européen sur l'emploi prévu à Prague, sous les auspices de la présidence tchèque de l'UE. Il a indiqué à ce sujet "regretter profondément" le "format réduit" de ce sommet qui donne le sentiment que les dirigeants européens ne se soucient guère du problème.
 

A l'origine, la présidence tchèque et la Commission avaient voulu en faire un sommet des chefs d'Etat des 27 pays de l'UE pour discuter des moyens d'agir ensemble face à la montée du chômage. Mais la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, notamment, ont refusé, arguant qu'un sommet de ce niveau risquait de susciter des attentes dans l'opinion auxquelles les gouvernements seraient bien en peine ensuite de répondre, vu leurs faibles moyens d'action sur le court terme face aux pertes d'emplois. Du coup, la réunion a été rétrogradée et ne rassemblera que la Commission européenne, la présidence tchèque et des représentants des syndicats et du patronat.

 

 

Commentaires 21
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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1247euro par moi!!!vous étes étonnés?Dans le vignoble champenoi cela fais des années que l on es pris pour des c... (vous coutez trop cher!)en attendant les gens ne veulent plius y travaillé et a résond quand on vois leurs train de vie!!!!!!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pour pouvoir comparer:quel est le déficit français,en pourcentage du PIB,pour 2009 et2010?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Chômage partiel? OK si ce ne sont pas toujours les mêmes qui le subissent!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Augmentation du chomage, croissance négative, nouvelles taxes, déremboursement médicaux, banques aidées mais sans contre-partie, défiscalisation des hauts revenuS, profit de nos énarques (Bouton va profiter par an d'une retraite supérieure a un an de...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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mais oui M.Jean-ClaudeJunker,votre analyse de la situatuon sociale est très pertinente.Seule L'U.M.P. en France est satisfaite des résultats obtenus,mais 65%des Français en sont mécontent.Jean-François Coppé délivre des satisfecit à l'endroit des pr...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pour un renouveau des Corporations : Un sujet assez fréquent aujoud'hui, c'est celui du partage des gains entre les actionnaires et les salariés. Voilà qui fait réfléchir, tant cette question est saugrenue. Par exemple, elle ne peut , dans l...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La révolte a déjà commencé fin 2008 en Grèce et fin 2005 en France. Elle n?a pas attendu la crise financière. Les gardiens de prison contre les CRS, vous trouvez ça normal ? Les salariés se révoltent, excédés par le cynisme des patrons voyous et des ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La "criis" sociale dure depuis des années et elle à pris forme de contestation extrème dépuis les evenements qui ont precipité la prise de concience de l'arnaque programmé par les banques et ses fonds d'investissement genre Madoff et cie! En plus les...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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cé normal fo fere la revolucion person y veut m'enboché alor quien a ki gagne plin des sou, ce de la diskriminacion pourkoi jé pa du travail

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Je suis entièrement d'accord avec JC.Juncker et malheureusement les gouvernants de la FR., ALL., et R.U. se cachent la tête sous l'aile pour ne rien voir , car aussi incompétents l'un que l'autre . Et 2010 ne marquera pas la fin de nos soucis .

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il ne faut jamais oublier l'humain : ça coûte très cher !

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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On ne peut pas reprocher à J.C. JUNKER sa lucidité devant la réalité des faits et la lucidité qui correspondent point par par point aux observations données par le FMI. Seule Mme LAGARDE comme tous les Politiques de ce Gouvernement, reste "bloquée" s...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il y a de bonnes raisons de remettre en question les avis "personnels"de JC. Junker: Il est 1er ministre d'un paradis financier et fiscal qui est descendu bien bas de là ou il croyais rester (par simple nombrilisme!): Le podium... Le financier a vé...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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30 % de chômeurs. De nombreux pays vont accrocher ce triste score : l'Espagne, le Royaume-Uni et l'allemagne. Espérons que ces dérapages permettront d'affirmer que la chômage est une idéologie et non une fatalité. Il est possible de décrêter LA FIN D...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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@Alain Pietri: qu'est ce qu'un paradis fiscal? La France est un paradis pour le fisc mais certainement pas pour les Français, même pour ceux qui ne payent pas d'impôt sur le revenu. Nous sommes depuis la nuit des temps dans un système capitaliste et ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Si l'économie repart en 2010, ce sera mollement et il faudra 10 ans avant de revenir au niveau de fin 2006. Si' l'économie repart en fin 2011-début 2012, ce sera plus marqué et il faudra trois ans pour revenir au niveau de fin 2006. Reste le surcro...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Si l'économie repart en 2010, ce sera mollement et il faudra 10 ans avant de revenir au niveau de fin 2006. Si' l'économie repart en fin 2011-début 2012, ce sera plus marqué et il faudra trois ans pour revenir au niveau de fin 2006. Reste le surcro...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La croissance doit dorénavant être différente, respectueuse de l'environnement et des citoyens. Il faudra veiuller à ne pas vivre au-dessus de ces moyens, ce qui veut dire gérer ses ressources et ne pas faire trop d'enfants car les enfants coûtent tr...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La crise s'aggravant, venez vivre au maroc, à la campagne de preference, pres d'essaouira, peu de chauffage, il y a des affaires a faire , la crise oblige, mais la vie est pas chere, les legumes sains, pollution moindre. vivez heureux avec des gen...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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L'augmentation du nombre de ceux qui cherchent du travail vient de ce que les entreprises ne créent pas assez de postes; après cette lapalissade, demandons aux entreprises pourquoi elles n'en créent pas.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Chacun sait que la situation économique ne se réclame d'aucun commentaire quant à son évolution future puisqu'aucune analyse même des plus experte ne peut réellement révéler sa durée et son ampleur réelle pour l'avenir. Seule Christine Lagarde, grand...

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