L'Espagne s'enfonce dans la récession

Par latribune.fr  |   |  322  mots
L'Espagne s'est enfoncée dans la récession au premier trimestre, enregistrant un recul de son PIB de 1,8% par rapport au quatrième trimestre 2008, plus forte baisse depuis au moins 1970, a annoncé ce jeudi l'Institut national de la statistique (INE).

"La variation trimestrielle du PIB est de -1,8%, huit décimales en dessous du trimestre antérieur", annonce ce jeudi l'Institut national de la statistique (INE) espagnol dans un communiqué. Ce chiffre, qui doit encore être confirmé le 20 mai, corrobore l'estimation effectuée fin avril par la Banque d'Espagne. Une porte-parole de l'INE a précisé qu'il s'agissait de la plus forte baisse en variation trimestrielle depuis le début de la série statistique en 1970.

Il s'agit du troisième trimestre consécutif de repli de l'activité en variation trimestrielle, après une baisse de 1% au quatrième trimestre 2008 par rapport au troisième, et de 0,3% au troisième par rapport au deuxième.

L'Espagne est brusquement entrée en récession (deux trimestres consécutifs de recul du PIB) fin 2008, après un cycle d'une quinzaine d'années de vigoureuse croissance économique achevé en 2007. Il s'agit de la première récession dans ce pays depuis 1993. Le précédent "record" de baisse de l'activité en variation trimestrielle remonte au premier trimestre 1993, quand le PIB s'était replié de 1,1%.

En variation annuelle, le PIB a reculé de 2,9% au premier trimestre par rapport à la même période de 2008.

L'éclatement de la bulle immobilière espagnole en 2008, conjugué à la crise financière internationale, a totalement grippé l'économie du pays, provoquant une envolée spectaculaire du chômage au taux record en Europe de 17,36% avec plus de 4 millions de chômeurs au premier trimestre, plombant la consommation des ménages.

"La contraction du niveau du PIB continue d'être la conséquence d'une contribution négative de la demande intérieure, compensée en partie par l'apport positif du secteur extérieur", a relevé l'INE. Le gouvernement socialiste, en difficulté face à cette crise et à l'envolée du chômage, affirme que le pays se trouve au creux de la vague et que des signes avant-coureurs de reprise commencent à être perceptibles.