Tous les Américains devraient avoir bientôt une assurance-maladie. Le projet de loi, qui doit réformer l'assurance-maladie, a été présenté ce mardi au Congrès. Cette grande promesse de campagne du président Barack Obama a pour but de fournir une couverture santé aux 46 millions d'Américains qui en sont dépourvus.

Le projet de réforme, soumis mardi après-midi au Sénat, compte 615 pages et s'intitule "loi sur des choix de santé abordables". Il vise à "mettre à disposition de tous les Américains une protection santé de qualité et abordable, à réduire les coûts, améliorer leur qualité, prévenir les maladies et renforcer les effectifs dans le domaine de la santé". La solution envisagée par l'équipe Obama est un système d'assurance-maladie public.

Cette proposition est fortement critiquée par les Républicains. "Les Américains ne veulent pas de ça. Ils sont préoccupés par le coût. Ils sont préoccupés par la prise de contrôle de la part de l'Etat", a déclaré mardi à la presse le numéro deux de la minorité du Sénat, Jon Kyl.

Les commissions du Congrès ont commencé à travailler sur ce gigantesque projet qui divise les camps. L'actuelle secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, avait déjà tenté, lorsqu'elle était première dame des Etats-Unis dans les années 1990, d'imposer une réforme de la santé. Elle n'y est pas parvenue. Barack Obama avait encouragé le Congrès, à la mi-mai, à voter une loi avant fin 2009. Il a réitéré son appel le week-end dernier, à la veille de l'ouverture des débats parlementaires. Il faut maintenant espérer que la commission de la Santé du Sénat va terminer ses travaux à temps pour envoyer le projet de loi à l'ensemble de la chambre haute pour un vote avant les vacances parlementaires d'août. Une première audition publique sur le sujet est prévue jeudi devant la commission, une autre le 16 juin.

La majorité démocrate et le président Obama ont rappelé que le but de cette réforme est, bien sur, de faire en sorte que les Américains puissent avoir une couverture médicale, mais aussi de réduire de moitié le déficit fédéral avant 2013, fin du mandat présidentiel. Le Trésor américain doit emprunter des sommes colossales pour financer un déficit budgétaire record (13% du PIB en 2009), l'endettement du pays devrait représenter 70% de son produit intérieur brut (PIB) en 2011.