Netanyahu accepte le principe d'un Etat palestinien

Par latribune.fr  |   |  551  mots
Pour la première fois, le Premier ministre israélien s'est dit favorable à un Etat palestinien à condition qu'il soit démilitarisé. En revanche, le dirigeant n'a pas cédé aux exigences de la communauté internationale en refusant d'annoncer un gel du développement des colonies juives de Cisjordanie.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a fait un premier pas dimanche vers la création d'un Etat palestinien, comme le souhaitait le président américain Barack Obama. Toutefois, le dirigeant israélien a assorti cette création de deux fortes conditions, la démilitarisation du futur état palestinien et le reconnaissance par l'Autorité palestinienne d'Israël.

"Si nous obtenons cette garantie de démilitarisation et les dispositions qu'Israël requiert en matière de sécurité, et si les Palestiniens reconnaissent Israël en tant qu'Etat-Nation du peuple juif, nous serons prêts à un véritable accord pour parvenir à la solution d'un Etat palestinien démilitarisé aux côtés de l'Etat juif", a-t-il déclaré lors d'un discours très attendu, prononcé à l'université Bar Ilan, dans la banlieue de Tel Aviv.

En revanche, Benjamin Netanyahu ne s'est pas conforté à la deuxième exigence de Barack Obama à savoir annoncer le gel du développement des colonies juives de Cisjordanie. "Nous n'avons pas l'intention de construire de nouvelles colonies ni d'exproprier pour (créer) de nouvelles colonies. Mais il est nécessaire de permettre aux colons de mener une vie normale, de permettre à des pères et à des mères d'élever leurs enfants comme le font toutes les familles dans le monde", a-t-il fait valoir, évoquant le principe de "croissance naturelle" des implantations existantes.

Abordant l'épineuse question du droit au retour des réfugiés palestiniens de 1948, le Premier ministre israélien s'y est opposé comme ses prédécesseurs. "Le problème des réfugiés palestiniens doit être résolu hors des frontières de l'Etat d'Israël. Sur ce point, il existe un consensus international", a-t-il tranché. "Je crois qu'avec de la bonne volonté et des investissements internationaux, on peut résoudre une fois pour toutes ce problème humanitaire."

Autre point-clé du processus de paix, Jérusalem, doit rester la capitale indivisible d'Israël, a poursuivi le chef de file du Likoud, qui a en outre invité l'Autorité palestinienne à vaincre le Hamas, seul maitre de la bande de Gaza depuis juin 2007. "Ils doivent choisir entre la voie de la paix et celle du Hamas. L'Autorité palestinienne doit faire régner l'ordre public (...) et triompher du Hamas. Israël ne négociera pas avec des terroristes voués à sa destruction", a lancé le Premier ministre, dont le discours a été très mal accueilli à Ramallah.

"Les propos de Netanyahu ont sapé toutes les initiatives, paralysé tous les efforts en cours et défié les positions palestiniennes, arabes et américaines", a déploré Nabil Abou Rdainah, porte-parole du président de l'Autorité palestinienne.

Du côté des Etats-Unis, le président Barack Obama a rapidement salué "l'important pas en avant" constitué par le discours de Benjamin Netanyahu. Le chef de l'Etat "est favorable à une solution à deux Etats, un Etat juif d'Israël et une Palestine indépendante, sur les terres historiques des deux peuples", a rapporté un communiqué de la Maison blanche.

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a salué de son côté, "la perspective tracée" par le Premier ministre israélien, Benjamin netanyahu , d'"un Etat palestinien".  "La France est convaincue que c'est de l'interêt même d'Israël et de sa sécurité" a-t-il ajouté.