Elections contestées en Iran : huit morts dans une manifestation

Par latribune.fr  |   |  340  mots
Des milliers de personnes sont descendues lundi dans les rues de Téhéran pour que soit annulé le scrutin présidentiel de vendredi dernier. En dépit de l'appel au calme du principal opposant à Mahmoud Ahmadinejad, la tension a été très forte lundi après midi. Les affrontements auraient fait huit morts et de nombreux blessés.

Combien étaient-ils à manifester ce lundi avenue Azadi, artère principale de la capitale iranienne ? Comme pour chaque grand rassemblement, les décomptes divergent. Pour la chaîne internationale Al Jazeera, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté. Pour l?AFP( Agence France Presse), ils étaient dix fois plus. La police Iranienne en a même décompté un million et demi.

Entre les "Se-shanbé, Se-shanbé, etessab, etessab" (mardi, mardi, grève, grève) et les appels à l'exécution de celui qui est qualifié de "dictateur", par ses opposants, l?ambiance a été tendue tout l?après midi et des coups de feux " sporadiques" dans les rangs de manifestants ont été relevés par un reporter de la Télévision nationale.

Des affrontements violents ont d'ailleurs eu lieu entre les différentes parties et avec les forces de l'ordre. Elles ont fait au moins huit morts selon un dernier bilan diffusé mardi par la radio officielle d'informations Radio Payam et plusieurs blessés.

Vendredi, Mahmoud Ahmadinejad a été reconduit dans son mandat de Président de la République Islamiste avec près de 63% des voix, au cours d?élections qu?il juge " les plus propres du monde". 

Les supporters verts (couleur choisi par l?opposant principal Mir Hossein Moussavi qui à recueilli 34% des voix), ont réclamé très tôt l?annulation du résultat pour irrégularités et fraude. Depuis ce week-end, des échauffourés très violents entre les forces de l?ordre, les sympathisants du président reconduit et les pro-Moussavi ont ravivé un climat de fièvre né il y?a plusieurs semaines.
 
Pour Bernard Hourcade, géographe spécialiste de l 'Iran et Directeur de recherche au CNRS interviewé au micro de France Inter lundi matin : " Il faut tout considérer: la fraude, une opposition faible et un président fort, qu?on l?aime ou qu?on ne l?aime pas, voilà peut-être ce qu?il faut regarder au lieu de crier tout de suite au coup d?état."