Bataille autour du phoque entre l'Europe et le Canada

Par latribune.fr  |   |  292  mots
La vente des produits dérivés du phoque sera interdite dès 2010 au sein de l'Union européenne, Le Canada, l'un des principaux pays exportateurs concernés par cette décision, va saisir l'Organisation mondiale du commerce.

Le Canada va mettre sa menace à exécution et demander à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) d'ouvrir des consultations avec l'Union européenne (U.E.) sur sa décision d'interdire la vente des produits dérivés du phoque dès 2010. "Nous sommes déçus de cette décision. Nous croyons fermement qu'elle viole les normes de l'OMC," a expliqué le ministre du Commerce international, Stockwell Day. "Il est injustifiable qu'une décision commerciale ne soit pas basée sur des faits scientifiques".

Les ministres des Affaires étrangères des 27 pays de l'UE ont entériné ce lundi cette interdiction, après avoir reçu le feu vert du Parlement européen à une très large majorité en mai dernier. Sont notamment concernés la viande, l'huile, la graisse, les organes ou la peau de ces mammifères marins. Même si les populations de phoque concernées ne sont pas en danger, l'UE souhaite empêcher les méthodes de chasse cruelles qui ne garantissent pas une mort instantanée.

Ainsi, deux exceptions sont prévues: l'une est liée aux formes de chasse traditionnelles et l'autre est le résultat des prélèvements de phoques dans le but de réguler les stocks de poissons. La méthode de chasse canadienne, "qui suit les conditions établies par l'Union européenne elle-même," selon Ottawa, n'a en revanche pas obtenu de dérogation.

Le Canada a autorisé cette année l'abattage de 338.000 phoques, un quota qui n'a cependant pas été atteint en raison de la baisse de la demande mondiale. Il est l'un des principaux pays exportateurs de produits dérivés, avec le Groenland et la Namibie. Ces trois pays tuent chaque année 60% des 900.000 phoques abattus dans le monde.