La crise redessine la carte de l'économie mondiale

Par latribune.fr  |   |  273  mots
Alors que la Banque mondiale et le FMI se sont réunis à Istanbul ce week-end, grands argentiers et économistes s'accordent à constater face à la crise, que le dynamisme des économies en développement, de la Chine et de l'Inde notamment, redessine un monde plus "équilibré".

"Les prévisions récentes montrent que la Chine et l'Inde ont aidé à sortir l'économie mondiale de la récession", a déclaré ce week-end à Istanbul, où se réunissait le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM), le président de cette dernière, Robert Zoellick. Ce monde "plus équilibré", c'est-à-dire moins dépendant du consommateur américain, sera aussi plus "stable", a-t-il noté.

Selon le FMI, les économies en développement vont connaître en 2010 une croissance beaucoup plus forte (5,1%) que les pays développés (1,3%). Celle de l'Asie en développement (7,3%) contrasterait avec celle des Etats-Unis (1,5%), du Japon (1,7%) et surtout de la zone euro (0,3%).

La Chine (9,0%) restera championne du monde de la croissance, devant l'Inde (6,4%). En queue de peloton, on retrouverait uniquement des pays de la zone euro, dont l'Espagne, l'Italie ou l'Allemagne. Il est clair que "le moteur américain n'est plus aussi puissant qu'auparavant", a remarqué le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn.

En Amérique latine, les économistes du FMI remarquent ainsi que la crise a surtout frappé les pays plus dépendants de l'économie américaine, à l'instar du Mexique, et moins ceux ayant des liens étroits avec la Chine comme le Brésil.

Les Etats-Unis restent cependant la première économie de la planète. En 2008, le pays a représenté 13,2% des importations mondiales, d'après l'Organisation mondiale du commerce.

"La crise a acceléré le mouvement de l'Ouest vers l'Est" de l'économie mondiale, a résumé de son côté Niall Ferguson, professeur à la Harvard Business School, lors d'un débat organisé par la BBC à Istanbul.