Bruxelles débloque 280 millions d'euros pour le secteur laitier

La commissaire européenne de l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, a annoncé ce lundi le déblocage de 280 millions d'euros en faveur du secteur laitier, qui fait face à l'effondrement des prix du lait. Avec cette subvention, "la poule aux œufs d'or a été plumée au maximum", a-t-elle estimé.

Peu avant la réunion des ministres européens de l'Agriculture ce lundi à Luxembourg, la commissaire à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, a annoncé le déblocage de 280 millions d'euros en faveur du secteur laitier.

"Vous avez plumé la poule au oeufs d'or au maximum, il ne me reste rien. Donc c'est fini, il n'est plus question pour une délégation de venir demander un euro de plus", a averti la commissaire lors de la conférence de presse suivant la réunion.

La commissaire a précisé que l'enveloppe serait répartie au niveau national en fonction "de la production" des différents Etats, en ne dépassant pas toutefois le niveau des plafonds de production qui leurs ont été alloués. Ce système favorisera mécaniquement les grands pays de production que sont la France, l'Allemagne, le Danemark ou la Pologne. Au bout du compte il y aurait "moins de 1.000 euros" d'aide par producteur, a précisé la commissaire.

C'est trop peu au regard de la détresse paysanne et c'est bien tard au regard de cette crise qui dure depuis trop longtemps", a indiqué en réaction un communiqué du principal syndicat français (FNSEA).

"Nous ne pouvons pas nous contenter [de cette subvention] sans une réduction des volumes", a pour sa part annoncé un responsable de l'EMB, la Fédération européenne des producteurs laitiers, qui réclame une "régulation flexible des quantités".

Aides au stockage

Une vingtaine de pays européens, emmenés par la France et l'Allemagne, continuent de militier activement auprès de l'exécutif européen pour que le secteur laitier, en cours de libéralisation avec la fin programmée des quotas (c'est-à-dire les plafonds de production, qui permettent d'éviter la chute des prix), ne soit pas livré à la seule loi du marché. Bruxelles a toujours refusé de revenir sur la décision de supprimer les quotas.

Ces pays demandent des mesures de régulation du marché du lait, notamment des aides au stockage des produits lorsque ces derniers ont du mal à se vendre. Plutôt favorable à ce type de mesures, Mariann Fischer Boel refuse en revanche celle qui viserait à promouvoir l'utilisation de poudre de lait dans l'alimentation animale, afin d'augmenter les débouchés des producteurs.

En France, première puissance agricole européenne, le monde paysan est descendu vendredi dernier dans la rue pour demander au gouvernement un plan d'aide général de 1,4 milliard d'euros, les exploitants ayant vu leur revenu s'effondrer avec la chute des cours de leurs produits. Une délégation syndicale a été reçue dans la journée par le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire.

Commentaire 1
à écrit le 19/10/2009 à 8:05
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Ce que les éleveurs ont demandé à Mme Fischer Boel, c'est d'abord d'arrêter de leur offrir des suppléments de quota qui pourrissent le marché laitier européen. Un marché pourri dans le langage européen, ça se dit atterrissage en douceur ! Et revoilà...

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