L'Union européenne désigne son premier président

Les dirigeants des vingt-sept pays de l'Union européenne se réunissent ce jeudi pour désigner le futur président de l'UE ainsi que son chef de la diplomatie. Les tractations s'annoncent serrées...

Ce jeudi soir à 18 heures (17 heures GMT), les dirigeants des vingt-sept pays de l'Union européenne (UE) se réunissent pour désigner le premier président de l'Union et son chef de la diplomatie, deux postes créés par le Traité de Lisbonne qui doit entrer en vigueur le 1er décembre.

"Aurons-nous les nouveaux visages de l'Europe jeudi soir ? Franchement, je ne sais pas. Cela peut se régler en quelques heures, il faudra peut-être toute la nuit", a prévenu mercredi le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, qui préside l'Union ce semestre. "Nous sommes très loin" d'un accord, a indiqué le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi.

Le poste de président "stable" du Conseil européen (réunion des dirigeants de l'UE) prendra le relais du système actuel de présidence tournante tous les six mois, même si ce dernier est destiné à perdurer pour le Conseil de l'Union européenne (nom officiel pour les conseils des ministres, les réunions ministérielles par domaines de compétence).

Un président à droite, un chef de la diplomatie à gauche

Le président du Conseil européen sera en poste pour un mandat de deux ans et demie renouvelable une fois. Il doit en principe revenir à la droite européenne, pour refléter sa domination sur l'échiquier politique du continent. Le poste de Haut-représentant aux affaires étrangères est ainsi logiquement revendiqué par la gauche.

Le Premier ministre belge, Herman Van Rompu, discret et consensuel, reste le grand favori comme futur président. Il est en concurrence avec le luxembourgeois Jean-Claude Juncker, le néerlandais Jan Peter Balkenende, et même le britannique Tony Blair, soutenu par Londres malgré de maigres chances de l'emporter. L'ex-présidente lettone Vaira Vike-Freiberga, 71 ans, surfe quant à elle sur la vague "féministe" qui a déferlé ces derniers jours à Bruxelles.

Quant au poste de Haut-représentant de la politique étrangère, qui sera également vice-président de la Commission européenne et sans doute la nouvelle personnalité forte de l'Union, c'est David Miliband, chef de la diplomatie britannique, qui est longtemps resté favori, même après qu'il se soit retiré de la course.

David Miliband a laissé sa place à l'Italien Massimo D'Alema, soutenu par son pays et, pendant un temps, par les socialistes européens, qui revendiquent le poste, mais la candidature de cet ancien communiste est contestée par certains pays de l'ex-bloc soviétique.

On a également  appris ce jeudi en fin d'après-midi que les huit dirigeants socialistes de l'UE, Gordon Brown inclus, avaient décidé - à l'unanimité - de proposer la candidature de la commissaire européenne britannique Catherine Ashton à ce poste.

L'Espagne souhaiterait par ailleurs imposer son ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos. Mais ce dernier a-t-il une chance alors que l'Espagne doit déjà succéder à la Suède pour prendre la présidence tournante de l'UE le 1er janvier ? Réponse probablement dans la nuit, ou vendredi matin.

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