Jean-Claude Trichet appelle les banques à soutenir le crédit

Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a ce lundi invité les banques de la zone euro à assurer le financement de l'économie par le biais du crédit. Dans le même temps, il s'est déclaré confiant en leur capacité à surmonter les risques liés à la récession.
Jean-Claude Trichet, président de la BCE.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, qui s'exprimait ce lundi devant la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen à Bruxelles, a une nouvelle fois encouragé les banques à assurer un financement continu à l'économie réelle, entreprises et particuliers, et remplir ainsi leur mission de soutien à la conjoncture.

"Notre message aux banques est très clair", a-t-il dit. Toutes les mesures exceptionnelles des gouvernements et de la BCE "n'ont pas été prises pour vos beaux yeux", a-t-il lancé.

Recul du crédit au secteur privé

Le crédit au secteur privé a reculé en zone euro en octobre sur un an, le deuxième repli consécutif, alimentant les craintes d'une pénurie du crédit généralisée dans les seize pays de la monnaie unique, scénario que Jean-Claude Trichet a de nouveau rejeté.

Depuis plus d'un an, la BCE a abreuvé le secteur financier d'argent bon marché afin d'éviter une telle pénurie, redoutable pour l'économie. Une partie de cette manne a été réinvestie sur les marchés financiers, et certains établissements recommencent à envisager le paiement de bonus et dividendes. Ceux qui pensent qu'on peut désormais revenir à un "'business as usual' se trompent complètement", a toutefois prévenu le président de la BCE.

Les gouvernements ont de leur côté mis en oeuvre des plans massifs de soutien, financés par les deniers publics. "Mon sentiment est que les contribuables ne pourront pas mettre une deuxième fois sur la table l'argent qu'ils ont apporté" pour sauver les banques au plus fort de la crise, a-t-il prévenu.

Confiance

Dans le même temps, le président de la BCE s'est montré relativement confiant dans la capacité des banques de la zone euro à surmonter les risques liés à la récession et l'augmentation des défaillances de leur clients entreprises.

Le montant des provisions passées par les banques, les provisions à venir et les bénéfices réalisés par les établissements "seront à la mesure" des nouvelles dépréciations attendues sur les crédits d'ici la fin de l'an prochain, a-t-il jugé.

"Les actifs toxiques ne sont plus le principal problème", a noté Jean-Claude Trichet, mais les banques doivent désormais davantage se protéger contre les risques sur leur crédits. "Il est très important de rendre le système plus résistant", a-t-il dit, insistant sur la nécessité d'une meilleure régulation et surveillance du secteur.

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