François Fillon en Chine : Safran, le plus gros bénéficiaire

La visite de François Fillon en Chine est l'occasion de la signature d'un certain nombre de contrats, notamment dans l'aéronautique et l'énergie. Safran a d'ores et déjà annoncé avoir remporté, avec son partenaire américain General Electric, un contrat de 5 milliards de dollars pour la fabrication de moteurs pour l'avion chinois C919. EDF et Air Liquide y ont aussi marqué des points.

Le Premier ministre français François Fillon se trouve en Chine depuis dimanche, pour une visite placée sous le signe de la consolidation des liens économiques et diplomatique franco-chinois. Il est accompagné d'une vingtaine de chefs d'entreprises et plusieurs contrats dans l'aéronautique et l'énergie devraient être signés à cette occasion.

Dès ce lundi, la coentreprise franco-américaine qui réunit Safran et son partenaire historique américain General Electric (GE) a annoncé qu'elle allait signer un contrat pour la fourniture de moteurs à l'avion chinois C919, futur concurrent de l'Airbus A320 et du Boeing 737.

15 milliards de dollars engrangés et 10.000 emplois directs en France

Ce contrat  portera sur un montant de 5 milliards de dollars pour chacune des deux entités, a annoncé le président du directoire de Safran, Jean-Paul Herteman, qui accompagne le Premier ministre à Pékin. Dans un premier temps, l'accord portera sur l'ensemble propulsif du moyen-courrier, qui devrait entrer en service en 2016.

Selon Jean-Paul Herteman, ce contrat devrait avoir un impact financier de 15 milliards de dollars dans les trente ans à venir en tenant compte des services sous-jacents tels que la maintenance ou les réparations. Il a indiqué également que ce succès permettra à Safran et GE de s'installer durablement sur un marché stratégique et porteur à long terme.

Ce projet de fabrication de moteur pour la Chine va créer de 8.000 à 10.000 emplois directs en France et trois à quatre fois plus pour les sous-traitants a précisé Jean-Paul Herteman. "Le marché chinois représentera 20% du marché de l'aviation mondiale dans les 20 ans à venir", a-t-il ajouté.

Visite fructueuse pour EDF, Areva et Air Liquide 

Les deux réacteurs de troisième génération EPR en construction dans la province de Guangdong ont aussi connu une nouvelle avancée avec la signature entre la holding chinoise CGNPC d'une part, Areva et EDF d'autre part, de deux coentreprises.

La TNPC, formée pour 30% par EDF et 70% par la China Guangdong nuclear power group (CGNPG), qui fait partie de CGNPC, sera en charge de la construction et de l'exploitation durant 50 ans de ces deux EPR situés à Taishan, dans le sud de la Chine. L'investissement d'EDF dans cette coentreprise est de 600 millions d'euros selon le quotidien Les Echos.

Areva détiendra en outre 45% de Wecan, coentreprise qu'elle formera avec le CGNPC pour l'ingéniérie des réacteurs de Taishan, a annoncé Anne Lauvergeon, la présidente du groupe. Le groupe nucléaire français et son partenaire Dongfang ont également validé la vente pour 200 millions d'euros de pompes primaires pour des CPR 1000, réacteurs de deuxième génération.

Le Premier ministre - accompagné d'Anne Lauvergeon et d'Henri Proglio, nouveau PDG d' EDF - participera par ailleurs ce lundi à une cérémonie avec le président de la CGNPC, avec "l'objectif de montrer que la coopération nucléaire est l'un des axes majeurs du partenariat stratégique franco-chinois".

La France souhaite dorénavant travailler avec la Chine sur la quatrième génération d'EPR. Un milliard d'euros puisés dans le futur grand emprunt français seront consacrés à la recherche sur ces futurs réacteurs, "avec lesquels la gestion du cycle du combustible sera encore plus efficace", a déclaré François Fillon. Un accord a été signé ce lundi entre l'université Sun Yat-Sen de Canton et un consortium de cinq écoles françaises pour l'ouverture l'an prochain d'une école franco-chinoise d'ingénieurs nucléaires.

Air Liquide a également annoncé avoir investi environ 10 millions d'euros dans l'industrie photovoltaïque en Chine, avec la signature de treize nouveaux contrats avec des fabricants chinois de cellules solaires en silicium cristallin.

Climat politique

François Fillon rencontrera lors de son séjour les plus hauts dirigeants chinois, son homologue Wen Jiabao, lundi, et le président Hu Jintao, mardi. Il devrait amener la discussion sur le sujet de la sortie de crise économique et du programme du G20, dont la France sera présidente en 2011, avec l'intention de faire avancer le dossier de la régulation financière.

Il aura aussi à charge de réchauffer des relations politiques entre les deux pays, qui se sont récemment tendues sur la question du Tibet, entre autres à l'occasion de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et le dalaï-lama à Gdansk il y a un an.

François Fillon devra également se garder d'imputer le demi-échec de la conférence de Copenhague à Pékin, comme l'ont fait plusieurs pays européens jusqu'ici, dont la France. Nicolas Sarkozy a en effet accusé la Chine d'être hostile à tout mécanisme de contrôle des émissions de gaz à effet de serre et la secrétaire d'Etat française à l'écologie Chantal Jouanno a déplorée dimanche l'attitude "totalement fermée" de Pékin et de l'Inde lors des négociations sur le climat à Copenhague.

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