Haïti : une aide humanitaire qui se fait attendre

L'aide humanitaire s'achemine difficilement vers Haïti, où les habitants manquent d'eau et de nourriture. Les États-Unis ont annoncé mettre sur pied "l'une des plus grandes opérations de secours" de leur histoire, selon les termes de barack Obama. 40.000 personnes ont déjà été enterrées. Le ministre de l'Intérieur pense que le bilan final sera de 100.000 à 200.000 morts.

Le séisme en Haïti donne lieu à "l'une des plus grandes opérations de secours" de l'histoire des Etats-Unis, a déclaré samedi le président Barack Obama, aux côtés de ses prédécesseurs George W. Bush et Bill Clinton, qu'il a chargés de rassembler des fonds pour les victimes.

Les autorités haïtiennes ont déjà enterré 40.000 corps. Selon le ministre de l'Intérieur Paul Antoine Bien-Aimé, il pourrait y avoir "entre 100.000 et 200.000 mortst". Les autorités estiment à 1,5 million le nombre de sans-abri et à 250.000 le nombre de blessés.

Mais les Américains ont été la cible de critiques ce weekend sur le manque de coordination à l'aéroport de Port-au-Prince, point d'accès essentiel de l'aide internationale désormais sous leur contrôle.

Les autorités américaines et haïtiennes ont imposé vendredi de nouvelles restrictions sur la circulation dans l'espace aérien haïtien.Seuls les avions disposant d'une autorisation préalable sont autorisés à y pénétrer et la priorité est donnée aux gros porteurs chargés de vivres venant de loin, a déclaré la direction de l'aviation fédérale américaine (FAA), qui apporte son soutien aux autorités haïtiennes.

Violences et pillages

L'un des principaux problèmes reste l'absence de nourriture et d'eau et la difficulté d'acheminement de l'aide. La grande crainte du président et du Premier ministre haïtiens, qui coordonnent l'action du gouvernement depuis le quartier général de la police près de l'aéroport de la capitale, est que le désespoir de la population tourne à la violence.

Selon eux, des gangs ont commencé à investir les rues de Port-au-Prince et que d'autres personnes volent, dévalisent. "Les gens dans les camps de réfugiés qui ne trouvent pas de nourriture et d'aide sont en colère. Notre message à destination de tout le monde est de rester calme." Des policiers haïtiens auraient ouvert le feu dimanche matin sur des pillards dans un marché de Port-au-Prince, tuant au moins l'un d'entre eux, a constaté un photographe de l'AFP.

Les hélicoptères américains ont accéléré la cadence de distribution de l'aide à Port-au-Prince mais les secours commencent seulement à arriver dans les autres villes dévastées, notamment au sud-ouest de la capitale, vers l'épicentre du séisme. Un premier convoi d'aide est arrivé samedi à Léogâne, ville de 134.000 personnes, à 17 km de Port-au-Prince.  Carrefour, une ville de 334.000 habitants, est à moitié détruite, tout comme Jacmel, selon l'ONU.

"Les transports et les communications s'améliorent" avec la remise en place du réseau téléphonique national, a souligné Elisabeth Byrs, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU, tout en reconnaissant qu'il reste "des défis logistiques". "Le problème de l'essence est de plus en plus critique", rapporte-t-elle. "Malgré des conditions dramatiques, le moral est haut. C'est la grande solidarité entre tous qui crée cette synergie", a-t-elle insisté en saluant le courage de Haïtiens dans cette épreuve.

Réunion de l'ONU lundi

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, est parti dimanche pour Port-au-Prince. L'organisation réunira lundi son conseil de sécurité.

Les pays de l'Union Européenne comptent annoncer lundi de premiers engagements financiers - 20 à 30 millions d'euros - pour aider à la reconstruction et appeler à la tenue d'une conférence internationale sur ce sujet, ont indiqué ce dimanche plusieurs sources diplomatiques.

Les sauveteurs continuent quant à eux leur travail. Les quelque 43 équipes internationales engagées sur place, comprenant 1.739 sauveteurs et 161 chiens ont permis de retrouver jusqu'à présent 70 survivants sous les bâtiments effondrés. "Les 72 premières heures sont décisives. Après ça, les chances de retrouver des survivants sont très minces", a noté un secouriste espagnol. Les équipes de Médecins sans frontières présente sont affirmé "ne jamais avoir vu autant de blessures aussi graves.

 

 

 

Commentaire 1
à écrit le 16/01/2010 à 6:58
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Pour éviter pareille catastrophe, il faudra veiller à limiter les constructions dans les zones sismiques et ne construire que des bâtiments aux normes anti-sismiques. Il va de soit que la surpopulation ne pourra plus être de mise dans ces mêmes zones...

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