Strauss-Kahn (FMI) exhorte les pays développés à réduire leur dette

Le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a déclaré ce lundi que la réduction de la dette publique devait constituer la principale priorité des pays développés. Les plans de relance mis en place pour lutter contre les effets de la crise financière ont fragilisé la capacité des Etats à honorer leur dette.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a déclaré ce lundi que la réduction de la dette publique, héritée de la crise financière, devait constituer la principale priorité des pays développés dans les années à venir. Si les plans de relance ont permis d'éviter une crise systémique, ils ont coûté extrêmement cher aux pays développés et affaibli l'état de leurs finances publiques. Maintenant que le plus gros de la crise semble passé, il est impératif que les Etats rétablissent la crédibilité auprès des marchés financiers sur leur capacité de désendettement.

Dominique Strauss-Kahn a en effet prévenu que la sortie de crise allait avoir "un coût". "Quel est ce coût? Un des coûts est l'abondance des liquidités dans le monde et l'autre est le très haut niveau de la dette de la plupart des pays développés et de certains pays émergents", a-t-il souligné lors d'un déplacement à Tokyo. L'abondance de liquidités peut générer des risques de tensions inflationnistes à moyen terme, et l'aggravation de la dette publique pose des problèmes de solvabilité pour certains Etats qui pourraient voir leur crédibilité mise à mal comme, à l'instar de la Grèce, de l'Islande et du Portugal, déjà avertis ou dégradés par les agences de notation.

"Régler ce problème prendra du temps, sera très difficile et c'est sans doute la principale priorité à laquelle les pays avancés, mais aussi plusieurs pays émergents, devront s'attaquer dans les 2, 5 ou 7 ans", a expliqué le directeur général du FMI lors d'une conférence de presse. Il a appelé ces pays à rapidement "élaborer une stratégie" pour sortir de la spirale de la dette, afin de "montrer aux marchés et détenteurs d'avoirs que le gouvernement a conscience de l'importance du problème et de l'urgence de le régler". Les marchés financiers fixé le prix du risque de certains Etats via la cotation des rendements des emprunts d'Etat. Plus un Etat a une dette importante, plus le taux de ses emprunts sera élevé et plus sa capacité à rembourser sa dette sera mise en cause. D'où une spirale qui peut très vite amener à la catastrophe.

Le patron du FMI a cependant rappelé que le timing était également très important. "L'autre question est le moment où vous commencez à resserrer votre politique budgétaire, (et trouver le bon moment) est très difficile" car un mauvais choix risque de briser la reprise de la consommation et de faire augmenter le chômage. "Si vous sortez trop tard (des politiques de soutien exceptionnel à l'économie), vous gaspillez des fonds et augmentez la dette.", a-t-il noté. "D'un autre côté, si vous sortez trop tôt, alors vous courrez le risque de replonger en récession", le pire des scénarios selon lui.

Les Etats, tous engagés dans des politiques de relances keynésiennes, se retrouvent ainsi dans une situation où ils ont le choix entre maîtriser leur déficit au risque de casser une reprise encore fragile, et continuer un soutien à l'économie tout en mettant en péril leur crédibilité et leurs marges de manœuvre budgétaires à moyen terme.

Commentaires 10
à écrit le 17/02/2010 à 12:46
Signaler
DSK dit ceci, DSK dit cela ! S'il est bien de parler du sujet de la dette, encore faut-il proposer des solutions. Et là, DSK n'a aucune solution sinon de s'endetter encore et encore de combien et jusqu'à quand ?

à écrit le 20/01/2010 à 12:54
Signaler
DSK nous parle de"l'abondance des liquidités dans le monde et du très haut niveau de la dette de la plupart des pays développés et de certains pays émergents". Qui pourrait m'expliquer où précisément se trouvent les abondantes liquidités et qui sont ...

à écrit le 18/01/2010 à 14:01
Signaler
"le grand emprunt pour rembourser la dette" lol elle est bonne celle là !

à écrit le 18/01/2010 à 10:14
Signaler
Béné voudrait que le grand emprunt serve à rembourser la dette plutôt qu'à financer des investissements. Or, tout emprunt ne peut qu'accroître la dette et il est anormal que l'Etat emprunte pour financer ses dépenses de fonctionnement alors qu'il est...

à écrit le 18/01/2010 à 10:09
Signaler
"il est impératif que les Etats rétablissent la crédibilité auprès des marchés financiers sur leur capacité de désendettement." (DSK) Ah bon... ainsi donc, les marchés financiers, A L'ORIGINE de la crise, qui ont été bien contents de trouver les Et...

à écrit le 18/01/2010 à 10:05
Signaler
Tout ça c'est très bien "et alors ?". La réalité c'est que les états ne feront rien, les gens (habitants) ne changeront rien. Il n'y a absolument aucune prise de conscience que c'est notre système qui est fichu. Il y a désormais des doutes dans tout ...

à écrit le 18/01/2010 à 9:02
Signaler
DSK dit :"montrer aux marchés et détenteurs d'avoirs que le gouvernement a conscience de l'importance du problème et de l'urgence de le régler". Ainsi après nous avoir tous envoyé dans le mur, les marchés vont maintenant pouvoir exercer toutes les p...

à écrit le 18/01/2010 à 9:00
Signaler
Je précise : bravo à DSK. Et aussi à Outi, d'ailleurs. Il est temps de redresser la situation. Nous coulons depuis plus de 10 ans. Il faudrait que le grand emprunt dont on parle tant serve à rembourser la dette et non pas à financer de nouvelles dépe...

à écrit le 18/01/2010 à 8:56
Signaler
Bravo.

à écrit le 18/01/2010 à 5:51
Signaler
La dette permet a un certain nombre de pays comme la France de freiner son declin. Cela permet de maintenir un niveau de consommation totalement artificiel. En clair, nous vivons au-dessus de nos moyens. C'est un fait et il n'y a pas d'homme politiqu...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.