Obama va imposer des restrictions sur les risques pris par les banques

Préoccupé par la baisse de sa popularité, le président Barack Obama propose d'imposer des restrictions sur les prises de risques financiers des banques. Il compte notamment limiter le montant des opérations de trading pour compte propre.

Suite au revers électoral subi dans l'Etat du Massachusetts mercredi, le président Barack Obama s'apprête à faire une déclaration ce jeudi dans laquelle il annoncera son intention d'imposer des restrictions sur les prises de risques financiers des banques, a déclaré un responsable de l'administration américaine. Le président américain compte donc limiter la taille et les risques pris par les très grandes banques, en s'inspirant de la loi (Glass-Steagalll Act) qui jusqu'en 1999 imposait une séparation stricte entre banques d'affaires et banques de dépôt, selon le Wall Street Journal. Si cette proposition est validée par une loi votée au Congrès, elle pourrait imposer des limites qui vont à rebours de l'évolution du secteur bancaire constatée aux Etats-Unis depuis une dizaine d'années, marquée par un important mouvement de consolidation et la constitution de titans financiers.

La proposition devrait en outre s'attaquer aux activités de "prop trading" (trading pour compte propre), opérations réalisées par les traders avec les fonds de la banque et non avec l'argent de ses clients. Il s'agit d'imposer des limites en terme de taille et de complexité sur ce type d'activités, et la Maison blanche travaillera étroitement avec la Chambre (des représentants) et le Sénat pour transformer cela une loi au Congrès.

Citant des sources gouvernementales et parlementaires anonymes, le quotidien affirme que Barack Obama devrait annoncer des mesures pour dissuader les banques de grossir au point qu'elles finissent par fausser les règles de la concurrence et qu'il soit inimaginable de les voir faire faillite de peur que leur disparition dérègle toute l'économie (sur le principe du "too big to fail"). Le président des Etats-Unis qui vient de subir un cuisant revers électoral après un an au pouvoir, serait sur le point de reprendre à son compte les idées de l'un de ses principaux conseillers économiques, l'ancien président de la Réserve fédérale Paul Volcker, qui souhaite limiter les activités de courtage des banques de dépôt : il s'agirait d'interdire aux banque de prendre des risques avec des dépôts assurés par les autorités fédérales.

De telles règles pourraient avoir d'importantes conséquences sur les six principales banques du pays, Bank of America, Wells Fargo, JPMorgan Chase, Goldman Sachs, Morgan Stanley, et Citigroup. Pour autant un responsable a affirmé au Wall Street Journal que la proposition en préparation ne reviendrait pas à un retour pur et simple à la loi Glass Steagall, entrée en vigueur à la suite de la Grande Dépression, qui jusqu'en 1999 interdisait aux banques d'affaires d'avoir des activités de banques de dépôt et réciproquement, mais de s'inspirer de son "esprit".

Le président américain doit s'entretenir ce jeudi matin avec Paul Volcker et avec son secrétaire au Trésor Tim Geithner, avant de faire une déclaration sur la réforme financière.

Commentaires 2
à écrit le 21/01/2010 à 13:21
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C'est un article intéressant mais il y a des fautes à corriger: "il s'agirait d'interdire aux banque de prendre des risques" Merci

à écrit le 21/01/2010 à 12:05
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Donc c'est en 1999 qu'a été supprimée la loi qui empêchait les graves crises, établie après la dépression des années 30. Qui a eu cette belle idée?

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