Comment l'Espagne compte faire avancer l'Europe

Par latribune.fr  |   |  315  mots
Dans l'entretien exclusif qu'elle a accordé à La Tribune, Elena Salgado, ministre espagnole de l'Economie et des Finances, explique comment son pays compte profiter de la présidence européenne pour faire avancer les dossiers urgents : soutien à l'économie, harmonisation fiscale, taxe carbone européenne, etc... En voici un extrait.

La Tribune : L'Espagne veut faire de la coordination des politiques économiques des 27 la priorité de sa présidence de l'UE. Qu'espère-t-elle concrètement?

Elena Salgado : Il y a un précédent encourageant: la coordination d'urgence dans les politiques face à la crise, sous l'impulsion du président Sarkozy et de la Commission. Elle s'est traduite dans le domaine financier par la possibilité d'octroyer des garanties publiques ou de recapitaliser les entités : auparavant, de telles mesures auraient été subordonnées à un long processus d'autorisation préalable de la Commission européenne. De même, nous avons pu décider rapidement d'accorder des aides publiques à certains secteurs prioritaires, comme l'automobile. Il faut continuer à avancer dans cette coordination. Par exemple dans le domaine de l'énergie : face à la Russie, il serait souhaitable qu'il y ait un seul interlocuteur européen, ce qui suppose une coordination préalable de nos politiques énergétiques. Nous pouvons également nous coordonner dans certaines politiques d'avenir, dans des domaines aussi variés que l'économie verte ou les véhicules électriques.

Obama a-t-il eu raison de mettre en ?uvre un impôt sur les établissements financiers pour compenser les aides publiques reçues ?

Je crois que c'est une mesure qui a tout son sens... dans le pays où elle est envisagée. Les aides publiques à la banque y ont été énormes. En Espagne, ce n'est pas le cas : nous nous sommes contentés d'octroyer des garanties au secteur financier, avec un taux de rémunération tel qu'ils rapportent en fait déjà, en termes nets, de l'argent à l'Etat. Le FROB, notre Fonds public de Restructuration Bancaire, dispose de 90 milliards d'euros, mais les aides qui lui ont été jusqu'ici demandées par les caisses d'épargne en voie de fusion ne dépassent pas les 10 milliards d'euros.

Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans votre journal La Tribune du lundi 25 janvier