Les Etats-Unis relèvent le plafond de la dette

La chambre américaine des Représentants a voté jeudi en faveur d'une augmentation du plafond de la dette publique. L'agence de notation Moody's avait mis en garde les Etats-Unis, mardi, contre le dérapage à moyen terme des finances publiques qui pourrait entraîner une dégradation de leur note.

La Chambre américaine des Représentants a voté jeudi en faveur d'une augmentation du plafond de la dette publique, porté à 14.300 milliards de dollars, et elle a soumis ce texte à la signature du président Barack Obama. La Chambre s'est prononcée, par 233 voix contre 187, en faveur d'un relèvement du plafond de la dette publique de 1.900 milliards de dollars, ce qui évitera probablement aux élus d'avoir à revenir sur cette question politiquement sensible avant les élections de mi-mandat, en novembre.

Cette décision politique est clairement en ligne avec le discours sur l'état de l'union prononcé par le Président Barack Obama, fixant la priorité au soutien de l'économie et de l'emploi. Même si le Président a également mis l'accent sur la réduction des déficits en prônant notamment un gel des dépenses discrétionnaires sur trois ans et une hausse des impôts, ce vote laisse la porte ouverte à plus de dérapages des finances publiques, dans un contexte de forte défiance des marchés financiers et des agences de notation vis-à-vis des pratiques budgétaires laxistes.

L'agence de notation Moody's avait prévenu qu'en cas de croissance trop faible aux États-Unis, la note « AAA » de la dette du pays pourrait être menacée. Même si elle n'a aujourd'hui pris aucune mesure concrète, c'est-à-dire pas de dégradation de note ni de mise sous perspective négative, il s'agit d'une première alerte qui pourrait en entraîner d'autres plus sérieuses.

Le gouvernement américain prévoit un déficit public de 1.565 milliards de dollars soit 10,6% du PIB à la fin de septembre 2010, son plus haut niveau depuis la seconde guerre mondiale. Les mesures d'économies préconisées par le président devraient ramener le ratio de la dette à 8,3 % en 2011 et à 4,2 % dès 2013. Le président a émis un ordre exécutif pour créer une commission bipartisane chargée de s'attaquer à la réduction de la dette et des déficits. Le Sénat avait voté contre cette idée et les élus semblent peu désireux d'y participer.

Conscients de ces réserves face aux dépenses gouvernementales, les démocrates ont inclu dans le texte une disposition "pay as you go", selon laquelle toute nouvelle dépense doit être compensée par une économie équivalente ailleurs dans le budget. Une telle disposition a aidé le pays à transformer des déficits budgétaires en excédents dans les années 1990, ont fait valoir les dirigeants démocrates. Le président Obama a salué l'adoption du projet de loi en disant que la disposition "pay as you go" contribuera à "sortir d'une ère d'irresponsabilité et à remettre le pays sur une voie fiscalement viable".

Commentaires 3
à écrit le 05/02/2010 à 7:49
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"Si on avait laissé le capitalisme faire son travail il y aurait eu des faillites et c'était normal. Des fortunes auraient disparus, il y aurait eu nouvelle donne. Qu'est ce que l'Etat vient faire la dedans, c'est l'Etat le responsable de ce qui se p...

à écrit le 05/02/2010 à 7:17
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La dette devient comme une immense bulle financière qui va enfler jusqu'à éclater. La suite sera terrible. Je pense que l'économie est trop sérieuse pour n'être confiée qu'à des hommes politiques. Trop sérieuse pour n'être confiée qu'à des banquiers....

à écrit le 05/02/2010 à 5:29
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Le trésor a déjà prévenu que le nouveau plafond sera enfoncé et ce dès fin fevrier 2010. Si les agences de notations étaient partiales, la note des USA serait EEE- L'empire est ruiné et tant mieux.

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