José Manuel Barroso revient à la charge sur les OGM

Par latribune.fr  |   |  420  mots
José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, entend faire de l'autorisation de la culture du maïs MON 810 et de la pomme de terre Amflora (BASF) au sein de l'Union européenne l'une de ses "priorités", selon l'AFP.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso veut relancer le processus d'autorisation de la culture de deux OGM controversés, ont assuré à l'AFP (Agence France Presse) plusieurs sources européennes.

"L'autorisation de la culture du maïs MON 810 et de la pomme de terre Amflora est une de ses priorités", a ainsi confié une source au sein de l'exécutif bruxellois sous couvert de l'anonymat.

Le président souhaiterait ainsi résoudre très vite le dossier, dès la prise de fonction de sa nouvelle équipe la semaine prochaine. La première réunion de la nouvelle Commission est prévue le 17 février mais le programme est "encore en cours d'élaboration", a précisé la porte-parole de la Commission, Pia Ahrenkilde Hansen.

Monsanto attend le renouvellement de l'autorisation pour la culture du MON 810, seul OGM cultivé à ce jour dans l'Union européenne (UE). BASF bataille quant à lui pour sa pomme de terre. Le groupe estime entre 30 et 40 millions d'euros par an les revenus dégagés par Amflora, si sa culture était autorisée.

Réticences des Etats et des opinons publiques

Le départ de Stavros Dimas, commissaire à l'Environnement opposé à la culture des OGM, facilitera peut-être la tâche du président de l'exécutif européen. Mais pourra-t-il ignorer les réticences des Etats ? Six pays, dont la France et l'Allemagne, ont interdit la culture du MON 810 et onze Etats ont demandé à pouvoir interdire toutes les cultures d'OGM, en raison de l'opposition de leur opinion, inquiète de leur possible toxicité.

José Manuel Barroso a déjà subi un revers politique sur ce dossier en mars 2009 lorsque 22 pays ont voté contre sa demande de faire lever les moratoires de certains pays sur le Mon 810. 

Le Monsanto 810 est présent dans les champs européens depuis 1998, date à laquelle l'Union européenne a accordé une autorisation décennale de mise en culture. Cette autorisation est arrivée à échéance en 2008 et l''autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) a publié le 30 juin 2009 un avis favorable à une nouvelle autorisation. Un avis bienvenu pour l'exécutif européen, qui repart désormais à la charge.

"Barroso ne raisonne qu'en termes de marchés et de relations commerciales", a souligné une source au sein de la Commission. "Il se fonde sur les avis scientifiques qui disent que ces OGM ne présentent pas de risques pour la santé, mais ne se préoccupe pas des possibles conséquences à long terme sur l'environnement".