Le plan américain sur l'emploi raboté par le Sénat

Le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, a annoncé jeudi un train de mesures pour l'emploi finalement restreint en nombre et en montant. Les inquiétudes sur les dérives budgétaires des pays occidentaux, et des problèmes politiques pourraient à terme peser sur l'ampleur des mesures pour relancer l'emploi aux Etats-Unis.

Les responsables de la majorité démocrate du Sénat américain ont finalement décidé jeudi de raboter le plan de relance pour l'emploi aux Etats-Unis, en présentant un plan limité à quatre mesures pour un coût d'environ 15 milliards de dollars. "Nous allons travailler cet après-midi à un train de mesures plus restreint", a dit le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, à l'issue d'une réunion de groupe de près de trois heures jeudi. Visiblement, le but est de faire passer quelques mesures symboliques le plus rapidement possible.

La première mesure du plan consiste à « récompenser » les employeurs embauchant des personnes au chômage depuis plus de 60 jours, en les exemptant d'une partie de charges sociales pour l'année 2010. Une autre mesure intitulée "emprunts pour construire l'Amérique" autoriserait les Etats et les collectivités locales à lever des fonds pour des projets d'infrastructure. Les sénateurs proposent également une extension d'un an du programme fédéral d'entretien des autoroutes. Cette mesure "sauverait" un million d'emploi selon les démocrates. Enfin, ils se pencheront sur des déductions d'impôts pour les PME. "Nous pensons que les Américains ont besoin d'un message. Le message est que nous agissons sur l'emploi", a déclaré à la presse Harry Reid.

Au départ, c'est tout un ensemble de mesures exhaustives qui avait été présenté jeudi matin par le sénateur démocrate Max Baucus et le républicain Chuck Grassley de la commission des Finances pour un montant d'environ 85 milliards de dollars. Le président américain Barack Obama avait fait de l'emploi sa priorité dans son discours sur l'état de l'union. Mais les querelles politiques entre démocrates et républicains freinent le vote des annonces faites par la Maison blanche. Le plan présenté par les sénateurs Baucus et Grassley avait le soutien d'une partie des républicains. Mais après la décision de M. Reid jeudi, certains comme le sénateur démocrate John "Jay" Rockefeller étaient pessimistes sur la participation des républicains au plan de relance. "Je ne pense pas que les républicains vont voter pour", a-t-il dit. Le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs a déclaré que "les Américains veulent voir Washington mettre de côté les querelles partisanes et progresser sur l' emploi ". "Le président a hâte de travailler avec des membres des deux partis", sur la future législation sur pour relancer l' emploi , avait-il ajouté.

L'annonce par la Maison blanche de la mise en place d'une commission qui sera chargée de juguler à long terme les déficits publics des Etats-Unis le même jour laisse à penser que le grand plan pour l'emploi devrait être sacrifié sur l'autel de la lutte contre le déficit public qui devient la préoccupation principale en ce moment, notamment suite aux problème rencontrés de crédibilité rencontrés par certains pays de la zone euro comme la Grèce, mais également le Portugal ou l'Espagne. L'agence de notation Moody's avait alerté les Etats-Unis en soulignant que "Si d'autres mesures ne sont pas mises en oeuvre, la courbe de l'endettement ne cessera de monter", et il faudra aller plus loin pour que les Etats-Unis puissent conserver leur note Aaa (triple A).

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