Nouveau statu quo de la Banque du Japon

Sans surprise, le comité de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ) a décidé ce jeudi de laisser son taux directeur inchangé à 0,10%. L'économie japonaise, qui essaie de se sortir de la déflation depuis presque deux décennies, connaît une reprise fragile, et les taux ne devraient pas bouger cette année.

Le comité de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ), réuni ce jeudi, a décidé de laisser son taux directeur inchangé à 0,10%. Le taux directeur de la Banque du Japon reste inchangé depuis décembre 2008. La décision de maintenir le statu quo a été prise à l'unanimité des sept membres présents au comité de politique monétaire, à l'issue d'une réunion de deux jours. Cette décision n'est pas du tout une surprise. La BoJ conserve une politique monétaire extrêmement accommodante avec des taux d'intérêt inférieurs à 1% depuis l'éclatement de la bulle spéculative japonaise en 1991.

Quant aux prix à la consommation, ils "ont continué à reculer sur un an en raison de la stagnation de l'économie en général, mais le rythme de la baisse est en train de ralentir, principalement grâce à l'évolution des prix du pétrole", a encore constaté la banque centrale.
En décembre dernier, l'indice des prix à la consommation (CPI) étaient en baisse de 1,7% et l'indice sous-jacent excluant les prix énergétiques et de l'alimentaire (très suivi par les banques centrales) était en baisse de 1,2%. La plupart des économistes prévoient que cette tendance se poursuivra durant encore plusieurs mois en raison, principalement, des capacités de production excédentaires par rapport à la demande. Tant que l'économie japonaise restera engluée dans la déflation, tout relèvement du loyer de l'argent est impossible.

Concernant les perspectives de croissance, la BoJ a indiqué dans un communiqué que l'économie "se rétablit" grâce aux plans de relance massifs adoptés dans le pays et à l'étranger, qui ont fait redémarrer l'investissement et la consommation. "L'amélioration de l'économie devrait rester modérée jusqu'au milieu de l'année budgétaire 2010-2011" (soit vers octobre 2010), a-t-elle pronostiqué. Au quatrième trimestre le PIB s'est accru de 1,1%, principalement du fait de la forte croissance des exportations (5%). La consommation privée a augmenté de 0,7%, soutenue par la baisse des prix. Par ailleurs, les dépenses d'investissement semblent avoir atteint leur plancher. Cependant, les estimations préliminaires sont susceptibles de subir des révisions importantes.

Si le discours de la Réserve fédérale américaine commençait à s'orienter vers un durcissement futur de ses conditions de taux, la monnaie japonaise pourrait recommencer à s'affaiblir nettement contre dollar, sous l'effet des comportements d'arbitrage privés (carry trade) qui empruntent au Japon à des taux faibles pour investir aux États-Unis à des taux plus élevés.

"La Banque reconnaît que vaincre la déflation et revenir à une croissance soutenue et à des prix stables est un défi critique pour l'économie japonaise", a conclu la BoJ, promettant que sa politique monétaire visera à "maintenir un environnement financier extrêmement accommodant". La prochaine décision sur les taux interviendra le 17 mars.

Commentaire 1
à écrit le 18/02/2010 à 21:04
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La Banque du Japon veut se prémunir de l'inflation, c'est pour cela qu'ils maintiennent des taux bas.

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