Une économiste et ancienne guerrillera candidate à la succession de Lula

Le parti des travailleurs (PT) brésilien a investi, samedi, la ministre Dilma Roussef comme candidate à la présidentielle du 3 octobre, pour succéder au président sortant, Luiz Inacio da Silva.
Le président Lula et la candidate à sa succession, Dilma Roussef, lors de son investiture officielle par le congrès du Parti des travailleurs, le 20 février.

Le Parti des Travailleurs brésilien (PT, gauche) a officiellement investi samedi la ministre Dilma Rousseff, une ex-guerrillera de 62 ans, comme candidate à la présidentielle du 3 octobre pour succéder au président sortant, Luiz Inacio da Silva, dit Lula.

Le nom de Dilma Roussef a été proposé lors du IVe Congrès du PT, auquel ont participé le président Lula et une dizaine de ministres comme celui de l'Economie, Guido Mantega, ou des Affaires étrangères, Celso Amorim. Presque inconnue il y a peu de temps, sa candidature a été organisée par le président lui-même, dont elle est le chef de cabinet (sorte de Premier ministre).

"Dilma (Rousseff) est la candidate du principal parti de gauche d'Amérique latine, le PT. Mais elle est aussi candidate d'une coalition très ample et puissante qui va l'aider à gouverner. Je veux qu'elle fasse un premier mandat extraordinaire et gagne l'autorité politique pour en faire un second", a déclaré Lula.

"Dame de fer"

Depuis 2007, Lula présente Dilma comme la "mère du PAC", le programme d'accélération de la croissance qui finance d'énormes investissements dans les infrastructures du pays. Economiste de formation, elle est connue pour avoir activement milité contre la dictature militaire, dans des mouvements de lutte armée. Arrêtée en 1970, elle a été condamnée à six ans de prison et finalement libérée deux ans plus tard.

Elle a, ces dernières années, beaucoup travaillé son image, se soumettant à plusieurs opérations de chirurgie esthétique, dans un pays où la télévison et le culte du corps règnent en maître. Atteinte - et guérie - d'un cancer du système lymphatique, l'annonce de sa maladie en avril dernier a contribué à adoucir son image de femme "peu commode", selon les mots du vice-président, José Alencar, qui la soutient. Elle est surnommée la "dame de fer".

Donnée perdante dans les sondages

D'après les sondages faits avant l'annonce officielle de sa candidature, elle obtiendrait entre 20% à 28% des intentions de vote et serait devancée par le candidat de l'opposition sociale-démocrate (PSDB), également gouverneur de l'Etat de Sao Paulo, José Serra. Elle devrait bénéficier de la popularité exceptionnelle de Lula (80% d'opinions favorables, après deux mandats de président), son grand handicap étant qu'elle se présente pour la première fois de sa carrière à une élection.

Fernando Henrique Cardoso (PSDB), qui fut président de 1995 à 2002,  a affirmé qu'elle n'était pas un leader mais simplement "le reflet d'un leader" et l'a accusé de dogmatisme, n'hésitant à lancer une mise en garde contre une "dérive autoritaire du pouvoir ".

 

Commentaire 1
à écrit le 22/02/2010 à 10:56
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Je ne connais pas cette candidate mais je souhaite à ce pays un grand avenir digne de ce que Lula en a fait et la tâche est loin d'être terminée.

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