Après la Grèce, plan d'austérité au Portugal

Le plan à long terme que doit présenter Lisbonne, et qui est requis dans le cadre du programme de stabilité et de croissance de l'Union européenne, vise à ramener le déficit budgétaire à moins de 3% du PIB d'ici 2013. Le Premier ministre Jose Socrates a déjà fixé des réunions avec l'ensemble des partis d'opposition, syndicats et organisations professionnelles afin de débattre de ce plan,

Le plan d'austérité du Portugal prévoit une réduction des dépenses, passant par une diminution des niches fiscales et par une maîtrise des rémunérations du secteur public, mais qui n'a rien à voir avec les hausses d'impôts et réductions des salaires à la grecque, rapportent des médias locaux. Le gouvernement socialiste minoritaire portugais a approuvé samedi les grandes lignes de ce plan, qui doit être présenté à Bruxelles dans le courant du mois, mais en a repoussé la communication des modalités.

Les marchés sont plutôt fébriles lorsqu'il s'agit d'aborder la question de l'important déficit budgétaire du Portugal, qui a atteint 9,3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2009, depuis que la crise grecque a éclaté. Ce qui inquiète surtout, c'est un coût du service de la dette qui va s'amplifiant en raison de la récession, même si la dette et le déficit du pays sont inférieurs à ceux de la Grèce. Le déficit budgétaire de la Grèce représente 12,7% du PIB et Athènes a l'objectif de le réduire de quatre points cette année.

Sans citer personne en particulier, le quotidien Diario de Noticias rapportait que le gouvernement réduira les crédits d'impôt attachés à la santé et à l'éducation à compter de 2011. Il ajoutait qu'il diminuera les investissements publics et qu'il imposera les plus-values boursières. Il ajoute que le gel des traitements de la fonction publique sera prolongé encore d'une année au moins au-delà de 2010. "Mais des solutions plus radicales, comme celles promises en Grèce et en Irlande, comme la réduction du 13e mois et des congés payés, ne sont pas envisagées dans le document", écrit-il.

Le syndicat CGTP, qui revendique 725.000 adhérents et est à ce titre le premier du Portugal, menace le gouvernement de nouveaux débrayages, après la grève de la fonction publique de jeudi, s'il étend le gel des rémunérations. La presse locale croit savoir également que Lisbonne compte céder les participations de l'Etat dans 32 entreprises. Elle ne précise pas combien le gouvernement compte en retirer. Pressée par l'Union européenne et les marchés, la Grèce a annoncé mercredi dernier de nouvelles mesures d'austérité représentant 4,8 milliards d'euros, comprenant notamment une hausse de deux points de la TVA à 21%. L'Irlande avait annoncé à la fin 2009 une réduction des salaires dans le secteur public.

Selon de nouvelles informations dévoilées lundi soir, le plan à long terme que doit présenter Lisbonne, et qui est requis dans le cadre du programme de stabilité et de croissance de l'Union européenne, vise à ramener le déficit budgétaire à moins de 3% du PIB d'ici 2013. Le Premier ministre Jose Socrates a déjà fixé des réunions avec l'ensemble des partis d'opposition, syndicats et organisations professionnelles afin de débattre de ce plan, dans l'optique d'établir une sorte de consensus national envers le rétablissement des finances publiques. Il est possible que certaines modalités du plan soient rendues publiques durant ces discussions. Le quotidien Publico écrit que le Parlement examinera le plan le 25 mars et que c'est seulement après qu'il sera transmis à Bruxelles.

Le Portugal prévoit de ramener d'ici 2013 son déficit budgétaire sous la barre de 3% du PIB fixée par l'Union européenne en réduisant l'investissement et en freinant la progression des salaires des fonctionnaires.  Selon un projet du programme de stabilité et de croissance 2010-2013 préparé par Lisbonne, l'objectif est d'atteindre une réduction du déficit à 2,8% du produit intérieur brut en 2013, contre 8,3% cette année, notamment en augmentant les impôts sur les hauts revenus et sur les produits des valeurs mobilières.
 

La réduction des dépenses comptera pour environ la moitié des mesures d'austérité et les gains sur les recettes pour environ 15%. Le gouvernement table également sur la reprise économique pour atteindre l'objectif visé. Selon le document, l'économie portugaise, qui s'est contractée de 2,7% l'année dernière, devrait croître de 0,7% cette année, de 0,9% en 2011, de 1,3% en 2012 et de 1,7% en 2013.
 

"Ces prévisions de croissance sont plus ou moins réalistes. C'est là une différence positive avec le programme de stabilité et de croissance proposé par l'Espagne, qui table sur une croissance de 3% en 2012 et 2013", souligne Ralph Solveen, économiste de Commerzbank, à Francfort. D'autres, comme Paula Carvalho de la banque BPI, à Lisbonne, estiment que des mesures supplémentaires pourraient s'avérer nécessaires si la croissance n'est pas au rendez-vous. Selon elle, le plan "peut sembler trop dépendant de la croissance".
 

Le plan prévoit une réduction du déficit budgétaire à 6,6% du PIB l'année prochaine, à 4,7% en 2012, avant d'atteindre l'objectif de l'UE sous 3% l'année suivante. "Nous parions sur la réduction du poids de l'Etat et de la dépense publique dans l'économie", a expliqué le ministre portugais des Finances Fernandio Teixeira dos Santos. "Ce défi nous concerne tous (...) et il est important que nous ayons le soutien politique le plus large possible."
 

DÉBAT AU PARLEMENT LE 25 MARS
 

Estimée à 85,4% du PIB cette année, la dette publique devrait quant à elle s'élever à 90,1% du PIB en 2012, avant de retomber à 89,3% en 2013.
Le gouvernement espère lever 6 milliards d'euros sur cette même période grâce à la cession de participations de l'Etat dans des sociétés et à des privatisations, à hauteur de 1,2 milliard d'euros pour l'année 2010.
 

Les traitements des fonctionnaires ne seront pas revalorisés plus que l'inflation jusqu'en 2013 et seul un poste sur deux sera remplacé dans la fonction publique. L'investissement public devrait passer de 4,9% du PIB l'année dernière à 2,9% en 2013. Dans le secteur de la défense, il sera ainsi réduit de 40%. La construction d'un train à grande vitesse entre Lisbonne, Porto et Vigo, en Espagne, sera ajournée. Les dépenses sociales et de santé feront également l'objet de mesures d'économies.
 

Le gouvernement a invité lundi l'opposition, les syndicats et les dirigeants du monde économique à discuter de ce plan d'austérité, et souhaite un débat au Parlement le 25 mars avant de transmettre son programme à Bruxelles avant la fin du mois. Vendredi, le Parlement sera appelé à voter le projet de loi de finances 2010 qui inclut un gel des traitements de la fonction publique. Les sociaux-démocrates, principale formation de l'opposition, ont promis de s'abstenir, ce qui devrait permettre aux socialistes au pouvoir de faire adopter le texte.
 

Les principaux syndicats ont déjà annoncé qu'ils déclencheraient grèves et manifestations si le gouvernement ne prenait pas position en faveur d'une revalorisation des salaires. Le plan d'austérité prévoit également un alourdissement du taux d'imposition des foyers fiscaux dont les revenus annuels sont supérieurs à 150.000 euros, qui passera de 42% à 45%. Bien que considérée comme symbolique par les économistes, cette mesure pourrait apaiser la colère des salariés et limiter les grèves, estiment les analystes politiques.

Commentaires 6
à écrit le 08/03/2010 à 9:55
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Oui vive la gestion politique , le but n'est pas de faire une bonne utilisation des impôts mais de distribuer de l'argent pour être élu. la reforme la plus efficace serait de poursuivre en justice tous les élus qui distribuent le bien commun .C'est d...

à écrit le 08/03/2010 à 8:53
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LES ACCORDS DE LISBONNE VISAIENT A FAIRE RENTRER L'EUROPE DANS L'ECONOMIE DE LA CONNAISSANCE... ET C'EST L'EDUCATION ET LA SANTE QUI VONT PATIR EN PREMIER DU PLAN PORTUGAIS : IRONIE DE L'HISTOIRE ! A MOINS QUE LE GOUVERNEMENT PORTUGAIS NE SE SOIT AP...

à écrit le 08/03/2010 à 8:02
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A quand le tour? des USA et de la France,dont je suis(la France!)...l'économie virtuelle des Casinos à atteint ses limites!!!pôvres djeunns!(j'ai 65 ans plus,et j'ai honte et de la peine pour eux...)non fûmes travailleurs,mais nuls en prospective!

à écrit le 08/03/2010 à 7:01
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"remettre une certaine categorie de francais au travail " Qu'est-ce que vous entendez par "certaine catégorie" Et si Votre Seigneurerie a des solutions contre le chomage, nous l'écoutons très humblement. Votre dévoué

à écrit le 08/03/2010 à 6:34
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On attend incessamment une déclaration de Nicolas afin d'assurer le Portugal du soutien financier de la France. Pendant ce temps, les français perspicaces se posent la question de savoir qui sauvera la France !

à écrit le 08/03/2010 à 5:53
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Attendons les elections passes notre pays est sur la meme ligne que les pays cites nous sommes en plein declin les gains de production,trop d'ecologie, etc sont la cause la polique est une chose le monde economique une autre moins d'aide aussi p...

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