La Chine va poursuivre sa politique de relance économique

"Nous devons poursuivre une politique budgétaire volontariste et une politique monétaire souple pour consolider la reprise", a déclaré ce dimanche le Premier ministre chinois Wen Jiabao. Ce dernier a aussi exclu toute appréciation du yuan, malgré les critiques internationales.

Alors que les craintes sur une surchauffe de l'économie chinoise grandissent, le Premier ministre chinois Wen Jiabao a indiqué ce dimanche que la Chine allait poursuivre sa politique de relance économique, lancée à la fin 2008 pour faire face à la crise financière avec un plan de plus de 400 milliards d'euros.

"Nous devons nous assurer de la stabilité et de la continuité de notre politique, c'est-à-dire que nous devons poursuivre une politique budgétaire volontariste et une politique monétaire souple pour consolider la reprise", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à la clôture de la session annuelle du parlement.

Le Premier ministre a souligné que le gouvernement serait attentif à tout changement, avec des politiques "plus flexibles". Wen Jiabao s'est fixé trois priorités : maintenir la croissance économique - en 2009, la Chine a enregistré une croissance de 8,7% -,  changer le modèle économique encore trop dépendant des exportations et prévenir les tensions inflationnistes. Ce dernier point inquiète tout particulièrement alors que l'indice des prix à la consommation, jauge de l'inflation en Chine, a continué de progresser en février de 2,7%.

Pas d'appréciation du yuan

Lors de son discours, le Premier ministre chinois s'est également montré intraitable sur sa souveraineté. Wen Jiabao a notamment exclu toute appréciation du yuan comme le demandait encore le président américain Barack Obama la semaine dernière. Les grands partenaires commerciaux de la Chine, Etats-Unis en tête, estiment en effet que le yuan est maintenu artificiellement bas pour favoriser les exportations du pays asiatique, devenu premier exportateur mondial.

"Ce genre de pratiques n'est pas dans l'intérêt d'une réforme du régime du taux de change du renminbi" (Ndlr: monnaie du peuple), a retorqué le responsable chinois. "Nos efforts pour maintenir un yuan stable ont apporté une contribution importante à la reprise mondiale", a-t-il ajouté, suivant la ligne adoptée par la Chine depuis qu'elle a rétabli de fait l'arrimage de sa monnaie au dollar mi-2008 pour protéger les exportateurs de la crise du crédit.

"Je peux comprendre le désir de certains pays d'accroître leurs exportations, mais ce que je ne comprends pas, c'est déprécier sa propre monnaie et tenter de faire pression sur les autres pour les apprécier dans le but d'augmenter les exportations. De mon point de vue, c'est du protectionnisme", a assené Wen Jiabao.

Le différend pourrait tourner au conflit le 15 avril prochain lorsque le Trésor américain publiera son rapport semestriel, dans lequel le gouvernement chinois pourrait être officiellement accusé de manipuler les taux de changes. Beaucoup d'élus américains dénoncent une sous-évaluation du yuan allant jusqu'à hauteur de 40% de sa valeur selon certains.

Tensions avec les Etats-Unis

Les relations entre la Chine et les Etats-Unis se sont considérablement dégradées ces dernières semaines. Un sujet sur lequel s'est d'ailleurs prononcé Wen Jiabao. "Les relations sino-américaines avaient pris un bon démarrage après l'arrivée au pouvoir" du président Obama, a estimé le Premier ministre, mais avec la vente d'armes à Taïwan en janvier et la rencontre du président en février avec le dalaï lama - chef spirituel des bouddhistes tibétains accusé par Pékin de "séparatisme" -, les Etats-Unis "ont violé la souveraineté chinoise", a-t-il accusé.

"La responsabilité incombe aux Etats-Unis", a indiqué Wen Jiabao, appelant Washington à prendre "des initiatives concrètes" pour améliorer les relations bilatérales. "Il vaut mieux le dialogue que la confrontation, la coopération plutôt que l'endiguement, le partenariat plutôt que l'affrontement".

La Chine n'est "pas arrogante"

Enfin, Wen Jiabao a écarté toute visée hégémonique de son pays. "Cela prendra 100 ans, et même plus pour que la Chine devienne un pays moderne", a-t-il dit, à l'adresse de ceux qui s'inquiètent de la formidable émergence de la Chine qui est en passe de devenir la deuxième économie mondiale et dont la voix est de plus en plus écoutée sur la scène internationale.

"Certains (..) disent que la Chine est arrogante, qu'elle est dure", mais "le développement de la Chine n'affectera aucun pays", a assuré Wen Jiabao, ajoutant que "la Chine ne cherchera jamais l'hégémonie, même quand elle sera un pays developpé".

Commentaires 5
à écrit le 22/03/2010 à 11:18
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Nous arrivons bientôt au choc des civilisations tant voulu par les occidentaux. Pendant la crise de 1930 on a accusé les Juifs d'en être les responsables. Aujourd'hui les chinois portent bien son rôle mais ce que l'on doit retenir c'est que cette cri...

à écrit le 15/03/2010 à 9:15
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Les politiques font ce qu'ils peuvent pour obtenir de la Chine un positionnement aceptable sur les marchés internationaux mais nous citoyens pouvont aussi les accompagner dans cette démarche par le boycotte des produits made in RPC la Chine avançant ...

à écrit le 15/03/2010 à 1:14
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« Déprécier sa propre monnaie et tenter de faire pression sur les autres pour les apprécier dans le but d'augmenter les exportations. De mon point de vue, c'est du protectionnisme », a assené Wen Jiabao Hum, oui et c'est exactement ce qu'ils font !

à écrit le 14/03/2010 à 15:52
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il ne faut pas laisser la CHINE envahir le monde avec ces produit contrefait augmenter les controles aux arrivees des transports et sanctionné les importateurs de tout produits contrefait

à écrit le 14/03/2010 à 11:50
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mensonges !!!

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