Woerth tente de calmer les doutes de Bruxelles sur la réduction de déficit

Par latribune.fr  |   |  479  mots
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)
La Commission européenne a passé au crible les prévisions de réductions de déficits des pays européens. Elle émet des doutes notamment sur les engagements en la matière de la France.

Sceptique : la Commission européenne estime que les hypothèses liées au plan français de réduction des déficits publics n'offrent aucune marge de manoeuvre si la croissance n'est pas au rendez-vous.  Paris prévoit de faire revenir ses déficits publics sous la barre des 3% prévue par le pacte de stabilité et de croissance en 2013, avec une baisse importante à partir de 2011 basée sur un scénario de croissance annuelle de 2,5%.
 

"Cette trajectoire serait conforme à la recommandation émise par le Conseil le 2 décembre 2009, mais les hypothèses qui sous-tendent le scénario présenté dans le programme sont jugées plutôt optimistes, et certaines mesures annoncées du côté des dépenses ne sont pas précisées", souligne la Commission dans un communiqué. Du coup, elle invite la France "à préciser la stratégie budgétaire qui lui permettra de corriger son déficit excessif et de réduire sa dette". Le grand emprunt prévu par l'Elysée suscite au passage des interrogations en la matière.

Le ministre du Budget Eric Woerth a tenté de rassurer Bruxelles. Dans une réaction recueillie par l'AFP (Agence France Presse), il souligne : "ce sont des prévisions volontaristes, les prévisions de croissance sont par nature volontaristes. Ce n'est pas en professant le pessimisme qu'on sort de la crise. 2,5%, c'est la traduction d'une véritable sortie de crise et aussi le fait qu'on pourra bénéficier pendant cette sortie de crise d'un surcroît de croissance. Ce qu'on a toujours dit, c'est que (si la croissance se révèle insuffisante), il faut faire à ce moment-là des efforts supplémentaires sur les dépenses. Toute une série de travaux est en cours" sur la réduction des déficitis et "la démarche d'assainissement des finances publiques". Il promet de présenter "d'ici l'été" un programme "extrêmement précis" sur la maîtrise de la dépense publique. "Globalement, l'accueil de Bruxelles est plutôt bon dans un monde où la prévision est difficile quand on sort d'une crise".

Force est de reconnaître qu'il n'y a pas que la France à susciter les doutes de la a Commission européenne. Le Royaume-Uni et l'Espagne sont aussi sur la sellette. "D'une manière générale, pour la majorité des quatorze programmes examinés, les hypothèses de croissance sous-tendant les projections budgétaires sont jugées plutôt optimistes, ce qui signifie que les résultats budgétaires pourraient se révéler moins bons que prévu", indique la Commission dans un communiqué. Elle a planché sur les dossiers de la Belgique, de la Bulgarie, de l'Allemagne, de l'Estonie, de l'Irlande, de l'Espagne, de la France, de l'Italie, des Pays-Bas, de l'Autriche, de la Slovaquie, de la Suède, de la Finlande et du Royaume-Uni.