Fitch dégrade la note du Portugal

L'agence de notation financière Fitch a abaissé la note de la dette à long terme du Portugal , de "AA" à "AA-".

L'agence de notation financière Fitch a abaissé la note de la dette à long terme du Portugal , de "AA" à "AA-", et l'a assortie d'une perspective négative, a-t-elle annoncé ce mercredi dans un communiqué.

Début mars, l'agence avait fait part de ses inquiétudes concernant le déficit budgétaire du Portugal, envisageant déjà à ce moment-là une dégradation de sa note.

"Même si le Portugal n'a pas été affecté outre mesure par la crise mondiale, les perspectives de reprise économique sont plus faibles que pour les quinze autres membres de la zone euro, ce qui va peser sur ses finances publiques à moyen terme", a affirmé dans le communiqué Douglas Renwick, un responsable de Fitch.

La Bourse de Lisbonne a plongé de 2,2% à l'annonce de cette nouvelle, de même que la Bourse de Paris a décroché au même moment.

Plan d'austérité discuté au Parlement

Le gouvernement portugais a réaffirmé à l'annonce de cette nouvelle son "ferme engagement" à redresser ses finances publiques. Il a aussi appelé le Parlement à soutenir le plan de stabilité et de croissance présenté début mars, afin de rassurer les marchés. "Il est crucial que, dès à présent, au moment où le Parlement va examiner le programme [il sera débattu jeudi par les députés], soient envoyés des signaux clairs quant à la stabilité et au consensus politiques nécessaires à son application rapide", a déclaré le ministère des Finances dans un communiqué.

Le gouvernement socialiste - minoritaire au Parlement depuis les législatives de décembre - et le Premier ministre José Socrates, soucieux d'apaiser les marchés financiers, se sont engagés dès janvier à ramener le déficit public à 8,3% du PIB (produit intérieur brut) en 2010. En 2009, il a atteint 9,3% du PIB, soit le niveau le plus important depuis l'avènement de la démocratie dans le pays en 1974.

Le plan d'austérité actuellement en débat est axé sur une réduction drastique des dépenses, avec un gel des salaires de la fonction publique sur quatre ans et un plafonnement des aides sociales. Il prévoit également une hausse de l'impôt sur les plus hauts revenus, la suppression de bénéfices fiscaux, la relance des privatisations et le report d'investissements publics.

Outre le Portugal, la Grèce et l'Espagne ont vu leurs notes abaissées ces derniers mois, signe d'une préoccupation sur l'évolution à moyen terme de leurs finances publiques, exacerbée dans certains cas par le manque de crédibitlité de leurs institutions financières, et les incertitudes sur les perspectives de reprise.

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