Le camp de Berlusconi sort vainqueur des élections régionales italiennes

Les élections régionales italiennes de dimanche et lundi ont permis à Silvio Berlusconi et à ses alliés de reprendre deux régions à l'opposition de centre gauche. Un taux d'abstention record les a toutefois privés d'une large victoire espérée.

Les élections régionales italiennes de dimanche et lundi ont permis à Silvio Berlusconi et à ses alliés de reprendre deux régions à l'opposition de centre gauche mais un taux d'abstention record les a privés de la victoire retentissante qu'ils escomptaient. La gauche l'emporte dans au moins sept des treize régions en jeu, selon les projections, mais la droite lui a ravi au moins deux régions - la Calabre et la Campanie, dans le sud du pays.

La Ligue du Nord, mouvement anti-immigration allié au Peuple de la liberté (PDL) de Berlusconi, devrait l'emporter en Vénétie et peut-être dans le Piémont, se posant de plus en plus comme une encombrante rivale pour la formation du "Cavaliere". La Lega apparaît ainsi comme le seul parti à pouvoir se réjouir clairement de ce scrutin.

Sur les treize régions où avaient lieu les élections, le centre gauche en contrôlaient onze depuis 2005. Selon les projections, le centre gauche remporte sept régions (Emilie-Romagne, Toscane, Pouilles, Ligurie, Basilicate, Marches et Ombrie) et le centre droit quatre (Vénétie, Lombardie, Campanie, Calabre). Les résultats sont très serrés dans les deux autres régions en jeu - le Latium, autour de Rome, et le Piémont.

Berlusconi, dont le mandat s'achève en 2013, avait mené une campagne active contre l'abstention, comme cela s'est produit en France ce mois-ci où les listes de droite ont subi une déroute. Il semble avoir pâti de la baisse de la participation - 64% contre 72% il y a cinq ans.

Après dépouillement d'un quart des suffrages, la Ligue du Nord prendrait la Vénétie au PDL et pourrait également ravir le Piémont à la gauche. En Lombardie, elle se rapprocherait du PDL.

Dans le Latium, la candidate de Berlusconi, Renata Polverini, est au coude à coude avec sa rivale de gauche, l'ancienne commissaire européenne Emma Bonino. Le porte-parole du président du gouvernement, Paolo Bonaiuti, s'est dit satisfait des résultats. "La victoire dans quatre régions, c'est le double d'il y a cinq ans", a-t-il constaté. "Habituellement, dans ces scrutins, les électeurs ont tendance à envoyer un message au gouvernement, comme cela s'est vu dans d'autres pays européens. Le fait que nous ayons été récompensés en ces temps de crise est un succès", a-t-il ajouté.

BONNE PERFORMANCE DE LA LIGUE DU NORD

Le centre gauche se maintient sans surprise dans ses bastions du centre de la péninsule - Toscane, Emilie-Romagne, Marches, Ombrie. Par rapport aux législatives de 2008, le PDL perd 6,3% de voix, à 26,7%, et le Parti démocrate (centre gauche) en perd 8%, à 26%. "Le centre gauche n'a guère de consolation à trouver dans ce vote. Les seuls qui peuvent vraiment se réjouir sont les gens de la Ligue", a commenté James Walston, professeur de sciences politiques à l'université américaine de Rome. Pour lui, la bonne performance de la Lega va modifier l'agenda politique de Berlusconi en remettant à l'ordre du jour les questions de décentralisation et un remaniement devrait intervenir dans les prochaines semaines.

La baisse de la participation s'explique selon les analystes par un sentiment de désaffection générale par rapport à la politique, sur fond de crise économique et de chômage, ainsi que par les bévues administratives du PDL et les scandales publics et privés qui ont fait la une des journaux ces derniers mois. Plus de 41 millions d'électeurs étaient appelés à élire les gouverneurs de 13 des 20 régions d'Italie, ainsi que les dirigeants de quatre provinces et d'environ 500 villes. Dès vendredi, au dernier jour de la campagne, le président du Conseil avait prévenu que le résultat du scrutin, quel qu'il soit, ne provoquerait pas de bouleversement majeur dans son gouvernement.

La campagne a été marquée par un sérieux revers pour le PDL, incapable d'enregistrer sa liste de candidats dans les délais à Rome, où cela pourrait priver de victoire Renata Polverini; Berlusconi a fait appel mais a été débouté et a critiqué les juges "communistes", qu'il accuse régulièrement de le persécuter en instruisant des affaires de corruption le visant depuis son entrée en politique au début des années 1990. Après une année 2009 agitée marquée par son divorce, des scandales de prostitution et des batailles pour s'assurer une immunité, Berlusconi fait aujourd'hui l'objet d'une enquête pour tentative de pression présumée sur le conseil de l'audiovisuel afin d'empêcher la télévision publique de diffuser des débats critiques envers son gouvernement. Un de ses proches collaborateurs est par ailleurs accusé de corruption.

Commentaire 1
à écrit le 30/03/2010 à 13:04
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Cela n'en déplaise à tous les Bobos qui font de l'anti Berlusconisme primaire!

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