L'Espagne annonce une cure d'austérité radicale

Par latribune.fr  |   |  394  mots
Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a annoncé ce mercredi une cure d'austérité radicale pour accélérer la réduction de ses déficits publics. Le gouvernement va notamment réduire de 5% les salaires des fonctionnaires à partir de juin 2010 et les geler en 2011.

Le chef du gouvernement espagnol, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, a annoncé ce mercredi une cure d'austérité radicale. Il s'agit de mesures qu'il s'est engagé à adopter au sommet de l'Eurogroupe, dimanche, dans le cadre du plan massif de soutien à zone euro.

L'Espagne avait déjà entériné un plan d'économies de 50 milliards d'euros pour tenter de ramener ses déficits publics de 11,2% du PIB en 2009 à 3% du PIB en 2013. Les mesures annnoncées aujourd'hui représentent 15 milliards d'euros d'économies supplémentaires (5 en 2010 et 10 en 2011).

Salaires et retraites de la fonction publique dans la ligne de mire

Le gouvernement va ainsi réduire de 5% en moyenne les salaires des fonctionnaires à partir de juin 2010 et les geler en 2011. Les hauts salaires de la fonction publique seront les plus lourdement affectés. Les membres du gouvernement vont baisser leur salaire de 15%.

La revalorisation des retraites sera également gelée en 2011, sauf pour les plus basses d'entre elles. A partir de 2011, l'aide à la naissance de 2.500 euros instaurée en 2007 pour soutenir la natalité sera également supprimée.

L'exécutif socialiste va aussi réduire de 600 millions d'euros l'aide au développement en 2010-2011, un domaine dans lequel il se voulait à la pointe des pays riches. L'investissement public sera diminué de 6,045 milliards d'euros d'ici 2011 et le gouvernement va demander aux régions et aux municipalités de faire 1,2 milliard d'euros d'économies supplémentaires.

Ces nouvelles mesures auront une "incidence sociale évidente", a reconnu le chef du gouvernement, confronté un taux de chômage supérieur à 20% de la population active.

Une incidence sur la croissance

Le gouvernement, qui il y a encore une semaine excluait toute nouvelle mesure d'austérité, pour ne pas gêner la timide reprise économique, a également reconnu que ces mesures affecteraient de "quelques décimales" à la baisse la croissance de l'économie espagnole en 2011.

Madrid table sur une croissance du PIB de 1,8% en 2011, une prévision supérieure à celles du FMI et de la Commission européenne, qui contribue à faire douter les marchés sur la capacité de l' Espagne à atteindre ses objectifs officiels.

Selon les chiffres de l'Institut national espagnol des statistiques publiés ce mercredi, le PIB espagnol a enregistré une croissance de 0,1% au premier trimestre, après s'être soit contracté, soit avoir stagné, lors des sept trimestres précédents. Ce chiffre est conforme aux prévisions.