Cameron confie les relations européennes à un modéré

En nommant David Lidington - un européen modéré - comme secrétaire d'Etat à l'Europe, le nouveau Premier ministre britannique David Cameron signe la fin de plus de 10 ans d'hostilité des conservateurs britanniques vis-à-vis de leur grand voisin.

Presque europhile ou du moins pas europhobe, tel est le nouveau sécrétaire d'Etat à l'Europe en Grande-Bretagne, David Lidington, 53 ans.

Nommé ce vendredi par le Premier ministre David Cameron, David Lidington aura la tâche ardue de réconcilier le parti conservateur britannique avec l'Union européenne. Une mission qui pourra sembler familière à David Lidington puisqu'il a été conseiller spécial en 1989-1990 de l'ancien ministre des Affaires étrangères Douglas Hurd, qui s'était efforcé d'aplanir les rapports houleux entre l'Europe et l'ex-Premier ministre Margaret Thatcher. David Lidington est par ailleurs député de Aylesbury, au nord-ouest de Londres.

Pour les médias, cette nomination est également une concession au parti libéral-démocrate - très pro-européen - du vice-Premier ministre Nick Clegg, avec lequel David Cameron vient de former un gouvernement de coalition.

David Lidington devrait aussi "contrebalancer la rhétorique très eurosceptique" du ministre des Affaires étrangères William Hague, notait le Financial Times, bien qu'il soit dans le même temps un proche de William Hague, dont il fut l'assistant parlementaire.

Sa nomination "signale la fin de plus d'une décennie d'hostilité Torie à l'égard de l'Union européenne", considère au final le quotidien de centre-gauche. Il y a encore quelques mois, les conservateurs britanniques menaçaient d'organiser un référendum sur le traité européen de Lisbonne, s'ils étaient élus avant que ce dernier ne soit adopté.

Régulation des Hedge Funds

L'un des premiers chantiers européens qui attend le nouveau secrétaire d'Etat est la régulation européenne des fonds spéculatifs ("hedge funds"), que la présidence espagnole de l'UE souhaite voir approuvée en dépit de l'opposition de David Cameron.

La ministre espagnole de l'Economie Elena Salgado a expliqué ce vendredi  au Financial Times que son "intention" était de faire adopter cette réforme dès mardi, lors d'une réunion des ministres européens des Finances. "Nous disposons d'une majorité qualifiée suffisante" pour l'adopter, a-t-elle souligné. Or ce projet controversé inquiète la City de Londres, qui gère 70% des fonds spéculatifs européens.

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