BP minimiserait l'importance de la marée noire en Louisiane

Plusieurs experts américains ont mis en doute ce vendredi les estimations officielles sur la quantité de pétrole brut qui s'échappe dans le golfe du Mexique depuis l'explosion d'une plateforme de BP. La fuite serait en réalité 14 fois supérieure aux estimations. BP conteste les affirmations de ces experts.

Les estimations officielles sur la quantité de pétrole brut qui s'échappe dans le golfe du Mexique depuis l'explosion d'une plateforme de British Petroleum (BP) le 20 avril sont sans doute bien en-deçà de la réalité, ont mis en garde ce vendredi des experts.

Steven Wereley, professeur d'ingénierie mécanique à l'Université Purdue, affirme ainsi que la fuite est 14 fois plus importante que l'estimation officielle de 800.000 litres par jour, a rapporté la radio publique américaine NPR. Deux autres scientifiques, Timothy Crone de l'Université de Columbia et Eugene Chiang, professeur d'astrophysique à l'Université de Californie, sont parvenus aux mêmes conclusions en utilisant des méthodes différentes, a précisé NPR.

De son côté, l'océanographe de l'Université de Floride Ian R. MacDonald, a étudié la fuite de brut grâce à des images satellites, et a indiqué au New York Times qu'il pensait qu'elle était "facilement" quatre à cinq fois plus importante qu'estimé.

Ces découvertes suggèrent que cette marée noire est d'ores et déjà la pire catastrophe écologique de l'histoire aux Etats-Unis, devant celle de l'Exxon Valdez qui avait frappé l'Alaska en 1989.

BP conteste

Le groupe BP n'entend toutefois pas se laisser faire et conteste ces analyses, en affirmant notamment qu'il n'existe pas de méthode fiable pour calculer le flux de pétrole qui s'échappe du puits au fond de l'eau.

Le directeur d'exploitation de l'entreprise, Doug Suttles, a affirmé vendredi sur la chaîne CBS que l'estimation officielle de 800.000 litres par jour - sur les 8 milliards au total qui se trouve sous la plateforme, selon les estimations de BP - était "raisonnable, mais très incertaine", insistant sur le fait qu'il est très "difficile de quantifier précisément" la fuite. Un autre porte-parole de BP a toutefois souligné à l'AFP que l'estimation officielle émanait de l'Agence maritime américaine NOAA, une organisation fédérale, et était donc fiable.

Le directeur général de BP, Tony Hayward a de son côté minimisé de son côté l'ampleur de la catastropne. "Le golfe du Mexique est un très vaste océan. Le volume de pétrole et de dispersant que nous y déversons est minuscule par rapport au volume total d'eau", a-t-il dit vendredi au quotidien britannique Guardian.

Commentaires 2
à écrit le 18/05/2010 à 12:59
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"Le golfe du Mexique est un très vaste océan. Le volume de pétrole et de dispersant que nous y déversons est minuscule par rapport au volume total d'eau" Il devrait plutôt dire "le volume de pétrole que nous récupérons est minuscule par rapport au v...

à écrit le 15/05/2010 à 8:10
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Honte ! J'ai honte de faire partie de cette humanité dévastatrice.

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