Le Japon menacé à son tour par l'ampleur de sa dette ?

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  391  mots
Selon un ancien membre du conseil d'administration de la Banque du Japon, l'archipel nippon pourrait être confronté à une crise de sa dette souveraine à partir de 2013.

Le Japon risque d'être confronté à une crise de sa dette souveraine dans les trois ou quatre prochaines années car sa balance des paiements courants devrait devenir déficitaire, a déclaré ce lundi Teizo Taya, un ancien membre du conseil d'administration de la Banque du Japon (BoJ).
"D'ici trois ou quatre ans, je pense que le Japon sera frappé par une crise de sa dette souveraine et que les taux d'intérêt à long terme vont monter", a déclaré Teizo Taya dans une interview accordée à l'agence Reuters.

Selon lui, le gouvernement japonais ne commencera à réformer les finances publiques que lorsque cette crise aura émergé et se traduira par un renchérissement de ses coûts de financement. La dette publique japonaise est la plus élevée des pays industrialisés. Elle équivaut presque au double du produit intérieur brut (PIB) du pays.

Pour Teizo Taya, les économies réalisées par le secteur privé ont permis, jusqu'à présent, de compenser la détérioration de la balance budgétaire et la baisse de l'épargne des ménages. Mais, alors que les entreprises augmentent leurs dépenses, "la balance des paiements courants devrait devenir déficitaire d'ici quelques années". Et il met en garde ceux qui croit que le Japon est à l'abri d'une crise budgétaire car 95% des obligations d'Etat sont détenues par des investisseurs locaux : "Les investisseurs étrangers qui en détiennent 5% pourraient déclencher une crise s'ils se mettaient à les vendre".

Teizo Taya considère également que le gouvernement a une faible marge de manoeuvre pour réduire les dépenses publiques. "Il faut relever le taux de TVA, de deux à quatre fois. Il faut que le gouvernement engage un vrai débat sur une telle hausse." A ses yeux,  il est improbable que le nouveau programme de prêts prévu par la Banque du Japon à destination des industries de croissance dope l'économie et qu'il reflète seulement le souci de la banque centrale d'éviter les pressions du gouvernement pour qu'elle achète davantage d'obligations d'Etat :  "On peut s'interroger sur une telle démarche car une banque centrale est censée fournir des liquidités et non redistribuer l'argent", observe Teizo Taya, qui ajoute toutefois que ce plan ne devrait pas non plus engendrer d'effets négatifs.