Pas d'annonce spectaculaire de l'Eurogroupe

Les ministres des Finances des pays de la monnaie unique sont revenus sur les mesures d'austérité adoptées ces derniers jours, qui menacent de freiner la croissance et ont pénalisé l'euro sur les marchés

Une semaine après le plan massif de stabilisation de la zone euro, l'Eurogroupe a planché lundi sur la réforme de sa gouvernance économique et de ses règles de contrôle budgétaire. Mais cette réunion n'a pas donné lieu à d'annonces spectaculaires alors que l'euro était tombé un peu plus tôt à son plus bas niveau depuis quatre ans face au dollar, sous 1,23... mais encore très au dessus de son cours d'introduction en 1999 (1,18 dollar). Une nouvelle réunion serait prévue en fin de semaine, sans doute vendredi.

Les ministres des Finances des pays de la monnaie unique sont également revenus sur les mesures d'austérité adoptées ces derniers jours, qui menacent de freiner la croissance et ont pénalisé l'euro sur les marchés."Nos décisions des deux derniers dimanche (sur le plan de stabilisation) ont éloigné la crise. Mais nous devons nous attaquer aux causes, ce qui veut dire réduire nos déficits, renforcer le pacte de stabilité et de croissance et discuter du soutien de la croissance", a souligné le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schauble.

Plus tôt dans la journée, un porte-parole du ministère allemand des Finances avait annoncé que Berlin préparait des propositions afin de se prémunir contre d'autres crises de la dette et plusieurs journaux allemands ont laissé entendre qu'il pourrait s'agir d'un mécanisme de "frein à la dette" similaire à celui adopté outre-Rhin l'an dernier. L'Allemagne a inscrit en 2009 la limitation de la dette publique dans sa constitution. Le pays a jusqu'à 2016 pour limiter son déficit structurel à 0,35% du PIB, un niveau maximum auquel l'Etat fédéral devra ensuite se tenir.

De son côté, le membre allemand du directoire de la Banque centrale européenne, Jürgen Stark, s'est prononcé lundi en faveur de la création d'un organisme indépendant capable de sanctionner les pays ayant adopté l'euro si leur budget s'enfonce trop dans le rouge.

PRIX À PAYER

Les marchés redoutent que les mesures d'austérités annoncées ces derniers jours en Espagne, au Portugal et en Italie ne retardent le retour de la croissance dans ces pays et dans le reste de la zone euro. Mais beaucoup d'économistes jugent qu'une croissance moins soutenue est le prix à payer afin d'assainir les finances publiques européennes.

"L'euro est pris entre le marteau et l'enclume", a résumé Howard Archer, économiste en chef pour l'Europe chez IHS Global Insight, en référence à la double nécessité de continuer à soutenir la croissance tout en réduisant les dépenses publiques. Le ministre autrichien des Finances, Josef Proell, a d'ailleurs indiqué que lui et ses homologues de la zone euro devraient apporter rapidement une réponse à ce dilemme. "De mon point de vue, il est nécessaire, en menant cet exercice de réduction des déficits et de la dette, de trouver des solutions qui ne détruisent pas la croissance, les premiers signaux de la croissance", a-t-il dit à Bruxelles. "Un compromis doit être trouvé dans tous les pays de l'Union européenne. C'est notre défi du prochain mois", a-t-il continué.

Le PIB de la zone euro s'est contracté de plus de 4% l'année dernière, contre 2,4% aux Etats-Unis et la Commission européenne table sur une croissance d'à peine 0,9% en 2010 et 1,5% en 2011, contre 2,8% et 2,5% respectivement attendus outre-Atlantique.

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