Emotion internationale après le raid israélien au large de Gaza

Par latribune.fr  |   |  567  mots
Les réactions de condamnations de la communauté internationale se multiplient après l'assaut lancé par l'armée israélienne sur une flottille transportant de l'aide humanitaire en direction de Gaza. Nicolas Sarkozy condamne "l'usage disproportionné de la force", exigeant "toute la lumière sur cette tragédie". "L'Union européenne a demandé une "enquête complète" des autorités israéliennes sur les circonstances de leur raid. Ankara rappelle son ambassadeur en Israël.

Des commandos de la marine israélienne ont pris d'assaut ce lundi matin la flottille transportant de l'aide humanitaire à destination de la bande de Gaza, faisant plus de dix morts dans les rangs des militants et menaçant Israël d'une nouvelle crise diplomatique internationale.

Les six bateaux de la flottille, qui avaient appareillé dimanche soir de Chypre, entendaient livrer 10.000 tonnes d'aide humanitaire aux 1,5 million de Gazaouis en brisant l'embargo naval mis en place par Israël le long du territoire palestinien.

L'armée israélienne, qui a affirmé que ses soldats avaient essuyé des coups de feu lors de l'arraisonnement, a déclaré que plus de dix activistes avaient été tués dans l'opération. La chaîne israélienne de télévision Channel 10 parle elle d'une quinzaine de morts.

Le ministre israélien du Commerce, Binyamin Ben-Eliezer, premier responsable israélien à avoir confirmé cette opération lundi matin, a exprimé "du regret pour toutes ces victimes". Selon les autorités israél iennes, qui parlent de quatre soldats blessés au moins, les commandos se sont heurtés à une vive résistance de membres de la flottille, armés d'armes à feu et de couteaux. "Au moment où quelqu'un tente de vous arracher votre arme, de voler vos armes, c'est là que vous commencez à perdre le contrôle", a expliqué Binyamin Ben-Eliezer.

Israël, qui a fermé les frontières de la bande de Gaza en 2007 lorsque le Hamas en a pris le contrôle, avait prévenu qu'il bloquerait le convoi formé par plusieurs organisations dont le mouvement Gaza libre. L'objet de cet embargo est d'empêcher que des armes soient livrées aux islamistes du Hamas qui contrôle le territoire côtier.

Condamnations unanimes

Cet assaut sanglant a aussitôt été dénoncé par la Turquie, qui a protesté contre une opération "inacceptable" et prévenu qu' Israël devrait en supporter les conséquences. Ankara a d'ailleurs rappelé son ambassadeur en Israël.

En France, Nicolas Sarkozy a également réagi. Dans un communiqué, le président français a condamné "l'usage disproportionné de la force", exigeant "toute la lumière sur cette tragédie". "Le président de la République exprime sa profonde émotion devant les conséquences tragiques de l'opération militaire israélienne contre la 'flottille de la paix' à destination de Gaza", indique le communiqué.

De son côté, Bruxelles demande une "enquête complète" des autorités israéliennes sur les circonstances de leur raid et réaffirme sa demande d'une ouverture "inconditionnelle" de Gaza à l'aide humanitaire et au commerce.

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, évincé de Gaza par le Hamas en 2007, a décrété trois jours de deuil dans les territoires palestiniens. De son côté, le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a dénoncé "un crime et un scandale politique et médiatique qui aura des conséquences sur l'occupation".

Autre réaction, celle du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon qui s'est dit "choqué" par l'assaut de l'armée israélienne sur la flottille pro-palestinienne en route vers Gaza.

Par ailleurs, la Grèce, la Turquie, l'Irlande, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Belgique, l'Autriche et l'Espagne, qui assure la présidence tournante de l'UE, ont convoqué les ambassadeurs israéliens pour leur demander des explications.