A quoi serviront les taxes sur les banques ?

Si les Vingt-sept membres de l'Union européenne se sont mis d'accord jeudi pour introduire des prélèvements sur les institutions financières, des divergences persistent sur l'utilisation que feront les Etats des recettes générées par ce nouvel impôt.

En se mettant jeudi d'accord "pour introduire des mécanismes de prélèvement et taxe sur les institutions financières", les Vingt-Sept ont validé un principe qu?ils avaient évoqué six semaines plus tôt lors d?un sommet informel à Madrid. Reste à savoir comment le fruit de ce nouvel impôt sera utilisé ?

Michel Barnier, commissaire européen au marché intérieur, a tenu ce vendredi à mettre les points sur les "i" : "la proposition initiale est celle d'un fonds de prévention ex-ante. Il y a une autre philosophie qui prévoit de prendre l'argent des banques pour alimenter les budgets des Etats. Ce n'est pas ma proposition", a-t-il insisté lors d'une conférence de presse.

Pour Michel Barnier, cette taxe doit permettre d?éviter aux Etats de grever à nouveau leur budget pour sauver les banques aux prises avec une nouvelle crise financière : "tout cela part de deux idées simples: les contribuables ne doivent pas être appelés en première ligne à chaque fois qu'il y a une catastrophe et que la prévention (des crises, ndlr) coûte moins cher que la réparation (?) C'est une idée que nous avons tout intérêt à mettre en oeuvre en Europe pour nous et nos établissements financiers", explique Michel Barnier.

Mais le point de vue du commissaire européen ne fait pas l?unanimité. Comme en témoigne les propos tenus au cours de la même conférence de presse par le ministre italien de l'Economie et des Finances, Giulio Tremonti : "tous les pays ne sont pas identiques et si c'est possible nous voudrions que l'on discute d'une certaine flexibilité pays par pays."

Du côté des banques elles-mêmes, les critiques commencent également à fuser. "Imposer une nouvelle taxation aux banques pour financer les déficits publics est une profonde erreur", s?est par exemple empressé de déclarer le directeur genéral d?UniCredit, Alessandro Profumo. Le débat ne fait que commencer.

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