La France et l'Espagne ont emprunté sans problème ce jeudi

Paris et Madrid ont réussi à récolter au total près de 11 milliards d'euros ce jeudi alors que la Bourse a encore piqué du nez. Cinq régions espagnoles ont pourtant été dégradées par l'agence de notation Moody's.

L' Espagne et la France ont adjugé jeudi avec succès 10,95 milliards d'euros d'obligations, les deux pays ayant levé le maximum des montants annoncés.  Madrid a ainsi placé 3,5 milliards d'euros de titres à cinq ans, soit dans le haut de la fourchette prévue par le Trésor espagnol, qui était de 2,5 milliards à 3,5 milliards d'euros. Le taux moyen pondéré est ressorti à 3,657% contre 3,532% en mai et contre 1,472% pour l'équivalent allemand, référence de la zone euro.
 

"Les Espagnols ont émis dans le haut de la fourchette. Le taux est élevé mais, au lendemain de l'annonce de Moody's, ce n'est pas si mal", a dit Patrick Jacq, stratégiste taux chez BNP Paribas. L'agence de notation financière Moody's a annoncé mercredi soir le placement sous surveillance de la note Aaa de la dette souveraine espagnole avec un possible abaissement d'un ou deux crans à la clé. Moody's, seule grande agence de notation assignant encore à l' Espagne la note maximale, a mis en avant la détérioration des perspectives de croissance économique à court et long terme de l' Espagne , les difficultés budgétaires que connaît le pays et la hausse de ses coûts de financement. Moody's a même abaissé  ce jeudi d'un cran les notes de cinq régions espagnoles, en maintenant sa perspective négative.


"L' Espagne s'en est bien tirée en émettant le maximum voulu. Après la décision de Moody's de mettre sous surveillance négative la note triple A de l' Espagne , ce n'est pas si mal", a estimé Huw Worthington, stratégiste chez Barclays Capital.  Un spécialiste en valeurs du Trésor (SVT) a aussi noté que les investisseurs étaient venus aux adjudications après avoir été rassurés sur la liquidité du système bancaire de la zone euro à l'approche de l'échéance de l'opération exceptionnelle de refinancement réalisée il y a un an par la BCE dans le cadre des mesures de soutien au système financier pendant la crise.
 

Le remboursement de cette opération à un an, la seule d'une maturité aussi longue jamais organisée par la Banque centrale européenne, intervient ce jeudi. Les banques doivent rembourser à la BCE 442 milliards d'euros de fonds, un montant historique.
 

FRANCE TRÉSOR ÉMET PRÈS DE 7,5 MILLIARDS
 

L'Agence France Trésor (AFT), qui gère la dette de l'Etat, a émis 7,452 milliards d'euros obligations assimilables du Trésor (OAT), dont 4,095 milliards pour la seule nouvelle OAT à 15 ans, la 3,50% avril 2026. La demande globale a atteint 17,475 milliards d'euros.
"Il y a eu un grosse demande pour cette adjudication. Avec de gros intérêts d'investisseurs finaux, ce qui a permis de faire le haut de fourchette" (6,5-7,5 milliards d'euros), rapporte le SVT.
 

La nouvelle OAT 2026 remplace l'ancienne souche à 15 ans, la 4,25% octobre 2023 dont l'encours atteint 21 milliards d'euros. "Le montant alloué sur cette souche permet dès le lancement de lui donner un encours benchmark", a dit l'expert. "Plus de 4,0 milliards d'euros, c'est une très grosse taille pour un début", a commenté Peter Chatwell, stratégiste chez Crédit agricole CIB. Le taux moyen pondéré de l'OAT de référence (benchmark) à 10 ans, la 3,50% avril 2020, est ressorti à 3,04%, un nouveau plus bas historique pour une émission à 10 ans.
 

Depuis le début de l'année, l'AFT a émis 133,35 milliards d'euros de titres dette à moyen et long terme, soit près de 71% du programme de 2010 (188 milliards d'euros nets des rachats).

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