L'Espagne ne parvient pas à s'extirper du chômage

Le chômage espagnol a continué de grimper au deuxième trimestre, s'établissant à 20,09% de la population active. Le Premier ministre José Luis Zapatero doit s'exprimer sur ces chiffres dans l'après-midi.

Le chômage a continué de grimper en Espagne au deuxième trimestre, s'établissant à 20,09% de la population active contre 20,05% au premier trimestre, a annoncé l'Institut national de la statistique (Ine).

Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a estimé que ce niveau était  "insupportable". Le chômage est "le grand sujet encore à régler", "la grande priorité sociale", "le grand défi" du gouvernement, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Madrid pour faire le bilan de l'action de son gouvernement durant le premier semestre 2010. Il a également annoncé pour les prochains mois "une réforme des politiques actives de l'emploi" pour mieux coordonner les offres et demandes. "Nous devons changer beaucoup de choses", a-t-il affirmé.

Un actif sur cinq est ainsi toujours sans emploi alors qu'une réforme contestée du droit du travail, visant à y remédier, a été adoptée hier et doit encore être discutée par le Sénat. Le taux de chômage espagnol est le plus élevé de l'Union européenne - où la moyenne s'affiche à 9,6% (chiffres de juin) -, avec celui de la Lettonie (20%).

Selon l'Ine, le nombre de personnes sans emploi était à la fin juin de 4,645 millions, soit 508.000 de plus qu'un an plus tôt. Pourtant, selon les statistiques du ministère du Travail (statistiques mensuelles, alors que celles de l'Ine sont trimestrielles), le chômage a successivement diminué en mai (-1,8% sur un mois) et en juin (-2,1% ). Pour le ministère, à la fin juin, le nombre de chômeurs s'affichait sous la barre symbolique des 4 millions de personnes, à 3,98 millions.

Après avoir atteint un plancher à 7,95% au troisième trimestre 2007, le chômage espagnol n'a cessé de progresser depuis le début de la crise financière et l'éclatement de sa bulle immobilière. Entrée en récession fin 2008, l'Espagne n'en sort aujourd'hui que timidement.

Contestation de la réforme

La réforme du marché du travail votée hier par les députés restreint l'usage des contrats temporaires et instaure un nouveau type de DCI avec des indemnités de licenciement moindres (l'équivalent de 33 jours de travail par an, voire 20 pour licenciement économique, contre 45 actuellement dans la majorité des contrats). L'objectif étant de réduire les écartés entre emploi précaire et emploi très protégé.

Par ailleurs, le licenciement sera facilité pour les entreprises enregistrant ou prévoyant des pertes ou dont les revenus sont en diminution constante. Opposés à la réforme, les deux principaux syndicats espagnols, CCOO et UGT, ont annoncé une grève générale pour le 29 septembre, la première dans le pays depuis 2002.

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