La Fed se remet à soutenir l'économie américaine

La banque centrale américaine a maintenu son taux directeur à son plus bas niveau historique. Constatant un ralentissement de la reprise économique, elle a par ailleurs annoncé de nouvelles mesures de soutien.

La Réserve fédérale américaine remet son bleu de chauffe. Constatant que "le rythme de la reprise de l'activité et de l'emploi s'est ralenti ces derniers mois", l'institution a annoncé ce mardi soir, à l'issue du son Comité de politique monétaire, la reprise de certains mesures de soutien à l'économie qu'elle avait mis en place au plein coeur de la plus grave récession de l'après guerre. D'autant que le "rythme de la reprise devrait rester plus modeste qu'anticipé sur le court terme".

La Fed a notamment décidé de réinvestir le produit de ses obligations hypothécaires (dette remboursée par les organismes parapublics et les titres adossés à prêts hypothécaires détenus par ces organismes) arrivées à échéance dans des emprunts d'Etat à plus long terme.  Ces mesures marquent une inflexion notable de la politique monétaire américaine. Il y a quelques mois encore, la Fed débattait en effet davantage des moyens de resserrer progressivement sa politique en mettant fin aux dispositifs exceptionnels mis en oeuvre pendant la crise.

Sans surprise, la Réserve fédérale a opté pour le statu quo monétaire, maintenant son principal taux directeur dans sa fourchette de fluctuation (en viguer depuis décembre 2008) allant de 0 à 0,25%, son plus bas niveau historique. Cette politique accommodante se poursuivra dans une "période prolongée". Pour les investisseurs, le durcissement monétaire ne devrait pas intervenir avant le deuxième semestre 2011 alors que certains redoutaient en début d'année une sortie prématurée de la politique monétaire accommodante. Mais depuis, les perspectives économiques se sont très clairement assombries.

Ces dernières semaines, une succession de mauvais indicateurs économiques a reflété la faiblesse de l'activité économique outre-Atlantique. La croissance a nettement ralenti au deuxième trimestre (tombant à 2,4% en rythme annuel), les destructions d'emplois ont repris (350.000 postes supprimés sur les deux derniers), la consommation des ménages ne semble pas en mesure de prendre le relais des mesures de soutien de l'Etat, dont les effets vont bientôt prendre fin, et le secteur immobilier montre à nouveau des signes inquiétants de fragilité, après avoir été soutenu à bout de bras par le crédit d'impôt accordé aux primo-accédants.

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