Nouvelles inquiétudes sur la reprise irlandaise

L'activité économique s'est contractée en Irlande au deuxième trimestre, déjouant les prévisions des économistes qui anticipaient un poursuite de la reprise. Ce qui amplifie les pressions sur le Premier ministre, Brian Cowen, qui tente de convaincre les investisseurs que son pays n'est pas menacé par une nouvelle crise financière.

Mauvaise nouvelle pour l'Irlande. Le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 1,2% par rapport aux trois premiers mois de l'année, contre une progression de 0,5% attendue en moyenne par les économistes. Les statistiques montrent également que les consommateurs ont continué de réduire leurs dépenses alors que la fonction publique subissait une cure d'austérité.

Par ailleurs, la prime que les investisseurs demandent pour détenir de la dette irlandaise à dix ans plutôt que des emprunts de référence allemands de même échéance a atteint un nouveau plus haut record depuis l'adoption de l'euro après la publication de ces chiffres qui préfigurent une baisse des rentrées fiscales. "Cela va probablement se traduire par un budget plus sévère", commente Stephen Taylor, analyste à Dolmen Stockbrokers, cité par Reuters. "Pour être franc, ils devraient probablement envisager d'avancer un peu le budget afin de calmer les marchés obligataires".

Le ministre des Finances a toutefois déclaré à Reuters que le gouvernement n'avait pas l'intention d'accélérer la publication de son projet de budget pour 2011, qui doit être présenté le 7 décembre. Il a par ailleurs souligné que le rythme de la baisse de la consommation et des investissements ralentissait. Brian Lenihan, à la radio, a aussi réaffirmé l'objectif du gouvernement de ramener le déficit à 3% du PIB d'ici 2014 et écarté le risque d'une rechute de l'Irlande en récession.

Le fardeau Anglo Irish Bank

Le gouvernement s'efforce de reprendre la maîtrise du déficit le plus élevé de toute l'UE et veut convaincre les marchés qu'il saura gérer les conséquences désastreuses d'une bulle immobilière qui a mis à genoux les banques du pays. La hausse du coût du renflouement d'Anglo Irish Bank devrait encore faire grimper le déficit à au moins 25% du PIB cette année, annulant les bénéfices des précédents budgets d'austérité.

Les autorités irlandaises ont souligné que cette augmentation était exceptionnelle et s'expliquait par les règles de comptabilité d'Eurostat, la facture du renflouement de la banque nationalisée devant s'étaler sur quinze ans. Mais les marchés ne sont pas rassurés.

Le gouvernement doit annoncer dans les prochaines semaines son estimation définitive de la facture pour Anglo Irish et espère ainsi ramener le calme parmi les investisseurs. Mais les analystes soulignent que Dublin devra également prendre des décisions difficiles pour son budget.

Le produit national brut (PNB) irlandais, considéré par beaucoup d'économistes comme un indicateur plus précis de l'évolution de l'économie car il exclut les bénéfices réalisés par les multinationales, a diminué de 0,3% au deuxième trimestre par rapport aux trois premiers mois de l'année, alors que les économistes projetaient une hausse de 0,3%.

L'Office des statistiques a en outre révisé à la baisse son chiffre de croissance ajusté des variations saisonnières au premier trimestre, à 2,2% contre 2,7% annoncé initialement.

En variation annuelle, le PIB irlandais s'est contracté de 1,8%, alors que le consensus donnait un recul de 0,4% seulement. Le PNB a lui diminué de 4,1% alors que le consensus était de -2,7%.

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