Les inquiétudes sur les dettes souveraines font un retour en force cette semaine sur les marchés. Et c'est la situation de l'Irlande qui inquiète en particulier. 

L'ancien dragon celtique, qui annonçait la semaine dernière de très mauvais chiffres du PIB au deuxième trimestre (-1,2%), s'apprête à dévoiler le coût final du sauvetage de la banque nationalisée Anglo Irish, véritable gouffre pour les finances publiques. Pour l'heure, il est estimé à 25 milliards d'euros (dont près de 23 milliards ont déjà été déboursés).

Mais pour l'agence de notation Standard and Poor's, l'Irlande devrait plutôt injecter jusqu'à 35 milliards d'euros dans Anglo Irish Bank. Et elle prévient déjà ce mardi que tout montant supérieur pourrait provoquer des déclassements.

Sa consoeur Moody's a pris moins de précaution. L'agence a abaissé lundi de trois crans la note de la dette d'Anglo Irish Bank et de six crans la note de la dette subordonnée.

Les taux irlandais à des plus hauts

Une situation qui suscite la méfiance sur les marchés. Les taux d'intérêt des obligations émises par l'Etat irlandais se sont tendus ce mardi à 6,432%, contre 6,328% vendredi soir, touchant un plus haut depuis dix ans. Parallèllement, le rendement du Bund à 10 ans se détendait nettement à 2,263% contre 2,344% vendredi soir tout comme celui de l'OAT française à 10 ans à 2,620% contre 2,698%.

Autre signe des tensions sur l'Irlande, le nouveau record inscrit ce mardi par les swaps de défaut de crédit (CDS) du pays, à 519 points de base, contre 488,5 à la clôture de New York lundi, selon le spécialiste CMA. Cela veut dire qu'il en coûte 519.000 euros pour garantir 10 millions d'euros d'exposition à la dette irlandaise. Le spread entre le papier à 10 ans irlandais et à 10 ans allemand était de 461 points de base, un plus haut depuis la création de l'euro.