Hongrie : les boues rouges toxiques ont atteint le Danube

Après avoir contaminé plusieurs rivières, les boues toqique échappées lundi d'un bassin de rétention d'une usine d'aluminium dans l'ouest de la Hongrie ont commencé à polluer le fleuve ce jeudi.

Les boues toxiques échappées lundi d'un bassin de rétention d'une usine d'aluminium dans l'ouest de la Hongrie ont atteint jeudi le Danube, selon Tibor Dobson, porte-parole de l'agence de lutte contre les catastrophes. De quoi inquiéter les habitants des villes et des villages qui bordent le fleuve. Dans une rivière - la Marcal - contaminée quelques heures plus tôt, tous les poissons sont morts. A Gyor, ville du nord-ouest de la Hongrie où coule un autre affluent du Danube pollué, une écume blanche s'est formée en surface et de très nombreux poissons morts sont échoués sur les rives, a constaté un reporter de Reuters.

Des ambulanciers distribuent des livrets conseillant aux riverains à ne pas pêcher et à ne pas consommer de poisson, mais aussi d'éviter tout contact avec l'eau. Selon Gabor Figeczky, directeur du Fonds mondial pour la vie sauvage (WWF) en Hongrie qui s'est rendu sur les lieux en compagnie d'experts, les dégâts sont pires que prévus pour la Marcal. 

Sur la base des estimations actuelles, la pollution "restera limitée à la Hongrie et nous avons bon espoir qu'elle atteindra Budapest avec un pH acceptable", a-t-il ajouté. En aval du lieu de la catastrophe, le Danube passe par la Croatie, la Serbie, la Bulgarie, la Roumanie, la Moldavie et l'Ukraine avant de se jeter dans la mer Noire.

Les contrôles de qualité de l'eau ont été renforcés en Serbie, a déclaré à Reuters le vice-ministre de l'Environnement, Nebojsa Pokimica. "Nous sommes en contact permanent avec les autorités hongroises. Je peux dire que la qualité de l'eau du Danube n'a pas changé depuis le 4 octobre", a-t-il ajouté.

Les autorités hongroises ont décrété l'état d'urgence mardi dans trois comtés à la suite de cette coulée de boue qui a causé la mort de quatre personnes et fait 120 blessés.
La "marée rouge" a inondé trois villages, dont celui de Kolontar, après la rupture de la digue entourant le bassin de rétention de l'usine Ajkai Timfoldgyar Zrt, propriété de la société de production d'aluminium MAL Zrt.

A l'origine de la catastrophe, une erreur humaine

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, s'est rendu jeudi à Kolontar et a jugé inutile de déblayer les ruines de la partie du village qui a été ravagée par la coulée, la vie y étant désormais impossible.
"C'est une catastrophe écologique sans précédent en Hongrie. L'erreur humaine est plus que probable. Le mur (du réservoir) ne s'est pas désintégré en une minute. On aurait dû détecter le problème", a-t-il dit. De nombreuses personnes souffrent de brûlures et d'irritations ophtalmiques provoquées par le plomb et d'autres substances corrosives charriées par la boue, dont 700.000 mètres cubes environ se sont échappés du réservoir. Des voitures ont été emportées par le flot et des ponts endommagés. Un demi-millier d'habitants ont dû être évacués.

Le gouvernement a suspendu les opérations à l'usine Ajkai Timfoldgyar Zrt, dont la direction affirme que rien ne pouvait laisser prévoir ce drame et que la dernière inspection du réservoir lundi n'avait rien révélé d'anormal.
Le groupe espère pouvoir reprendre ses activités à l'usine d'Ajkai lors du week-end, avec un nouveau réservoir. Lajos Tolnay, son président, explique dans le quotidien économique Vilaggazdasag que si la société devait arrêter ses opérations à Ajkai, 3.000 emplois seraient perdus.

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