Jean-Claude Trichet n'exclut pas une politique monétaire non conventionnelle

Le président de la Banque centrale européenne qui a salué l'alignement de l'Union européenne sur le FMI concernant le Mécanisme européen de stabilité (MES) ne veut pas entendre parler de "guerre des monnaies". Il précise également qu'il n'écarte pas la possibilité d'émissions obligataires communes.
Copyright Reuters

Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a salué mardi la décision européenne de s'aligner sur le Fonds monétaire international (FMI) concernant la participation du secteur privé à la gestion d'une crise de la dette souveraine.

L'Union européenne a décidé d'établir clairement la participation du secteur privé au MES (Mécanisme européen de stabilité), structure de gestion des crises. Ce dernier entrera en vigueur en 2013, en s'inspirant des principes en vigueur au sein du Fonds monétaire international.

Il se substituera à l'actuelle Facilité européenne de stabilité financière (FESF). "J'ai appelé les Etats à clarifier leur position et à éviter toute ambiguïté vis-à-vis des investisseurs, des épargnants et des professionnels des marchés", a-t-il déclaré devant la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen.

"Je le dis de manière très explicite: l'Europe sera en phase totale avec la politique et les pratiques du FMI pour ce qui concerne la participation du secteur privé; la position rendue publique dimanche dernier par les Etats est une clarification utile".

Jean-Claude Trichet a réaffirmé le diagnostic de la BCE suivant lequel la situation économique et celle du crédit se sont améliorées dans la zone euro.

Il a également fustigé le concept de "guerre des monnaies". "La concept de 'guerre des monnaies' est tout à fait hors de propos", a-t-il dit. "Nous n'avons besoin de guerre d'aucune sorte mais d'un engagement fort et renouvelé à une coopération confiante et résolue".

"Nous considérons tous qu'une volatilité excessive et des mouvements désordonnés des taux de change ont des implications négatives pour la stabilité économique et financière", a-t-il ajouté.

Il a enfin exhorté les pays émergents à s'acheminer vers des taux de change plus souples et à laisser leurs monnaies s'apprécier, jugeant que c'était dans leur intérêt tout comme dans celui de la communauté internationale.

Il n'écarte pas la possibilité d'émissions obligataires communes

Répondant ensuite aux questions de la commission, Jean-Claude Trichet a précisé que la BCE n'avait jamais été partisane d'émissions obligataires regroupant plusieurs pays de la zone euro mais ajouté qu'il ne fallait pas en exclure catégoriquement la possibilité.

"Evidemment, il ne faut jamais dire: 'fontaine je ne boirai pas de ton eau', mais ce qui n'était pas, à notre avis, ce qui était nécessaire et adapté. Pour le moment, les Etats se sont engagés sur une autre voie", a-t-il dit.

Il a ensuite dit que la banque centrale n'avait pas d'opinion sur le bien-fondé d'une émission commune et que c'était une décision qu'il appartenait aux Etats de prendre.

Commentaires 4
à écrit le 01/12/2010 à 23:14
Signaler
Les obligations communes interdiraient la dissolution de l'euro sous peine de guerre pour dettes.

à écrit le 01/12/2010 à 13:56
Signaler
ce sont les "paniers de la ménagère" qui doivent décider du taux de change des monnaie! Concrètement, c'est au FMI de déterminer (hebdomadairement ou mensuellement) les taux de change des monnaies !

à écrit le 01/12/2010 à 9:10
Signaler
JC Trichet ne veut pas de guerre des monnaies...très bien, alors que fait-il pour amener la chine à réapprécier le yuan qui est sous-évalué de 40%. L'europe en paye le prix par des importations à bas prix (sans compter les coûts salariaux et sociaux ...

le 01/12/2010 à 13:45
Signaler
@ Alex : 1) La Chine a pris en pension des dollars à 1 pour 1 et le dollar a chuté de 50 % depuis. Est-il acceptable pour qui que ce soit de se voir rembouser la moitié de ce qu'on a prêté ??? 2) La Chine importe ce qu'on lui commande, et si on ne lu...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.