Ces sociétés américaines qui font du business avec le "diable"

Par LJB.  |   |  370  mots
Les marques européennes sont déjà très présentes en Iran. Ici , un magasin Adidas à Téhéran. Copyright Reuters
Le gouvernement américain impose un embargo à certains pays : Iran, Corée du Nord, Cuba... au nom de la lutte contre le terrorisme et la prolifération nucléaire. Pourtant, selon les révélations du New York Times, nombreuses sont les entreprises du pays qui, ni vu ni connu, commercent avec ces pays.

Des chewing-gums, des appareils de musculation, des services informatiques, des produits de luxe : nombreuses sont les sociétés américaines, qui, de Wrigley?s, le fabricant de chewing-gums (groupe Mars), à General Electric en passant par des dizaines d?autres entreprises (Kraft Food, Pepsi ?) ont réussi, au mépris de l?embargo institué depuis des années par le gouvernement américain, à vendre des produits à des pays considérés comme soutenant le terrorisme international ou la prolifération nucléaire. Cuba, la Corée du Nord, l?Iran, sont autant de pays qui figurent sur une liste noire établie par Washington. Dans ces conditions, impossible de commercer avec ces pays ? à moins qu?il s?agisse d?opérations humanitaires.

 

Dans tous les cas, il faut demander une licence spéciale pour exporter. C?est alors que la notion "d?opérations humanitaires" s?élargit considérablement. Elle inclut non seulement la nourriture, mais aussi un concept plus large d?aide à la démocratie? Certes, les services informatiques peuvent améliorer l?accès à internet et soutenir la démocratie, mais le pop corn offre-t-il réellement des éléments nutritifs importants, de même que le chewing-gum ? C?est en tout cas ce qu?on soutenu les entreprises soucieuses d?exporter ces produits typiquement américains en vue d?obtenir une licence. Avec succès d?ailleurs. Et cela dure depuis des années?

 

C?est le New York Times, qui, au terme d?une investigation de trois ans (le temps que, au nom de la liberté d?information, sa demande de documents officiels fasse son chemin auprès de l?administration), fait ces révélations dans son édition de vendredi. Le département d?Etat a déjà réagi, en minimisant l?affaire, déclarant que les exportations vers l?Iran, par exemple, ne s?élevaient, au premier trimestre de cette année, qu?à 0,02% de la totalité des exportations américaines, et "bien moins que les exportations européennes vers ce pays"?

 

Quant aux entreprises concernées, certaines tentent de justifier leurs choix, tandis que General Electric a promis de donner les bénéfices engrangés dans ces opérations à des ?uvres de charité?