La Chine augmente à nouveau ses taux d'intérêt face à une inflation au plus haut

La Banque centrale chinoise a augmenté ses taux directeurs de 25 points de base durant le week-end de Noël. La deuxième économie du monde lutte ainsi, après un premier relèvement des taux en octobre, contre une hausse des prix au plus haut depuis l'été 2008. Le Premier Ministre Wen Jiabao a rassuré à la radio ses concitoyens sur sa détermination à calmer les prix.
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La Chine accentue ses efforts pour lutter contre l'inflation qui a atteint son plus haut depuis deux ans et demi. La banque centrale chinoise a en effet annoncé samedi une deuxième hausse de ses taux d'intérêt directeur en moins de trois mois.

En ce lendemain de Noël, le taux directeur a été porté à 5,81% et celui sur les dépôts à un an à 2,75%, soit pour chacun une hausse de 25 points de base, a annoncé la Banque populaire de Chine.

Elle avait déjà relevé ses taux le 19 octobre dernier, et ce, pour la première fois depuis trois ans, apparemment inaugurant un cycle de resserrement du crédit.

Plusieurs économistes escomptent de nouvelles hausses des taux en 2011. Ken Peng, économiste chez Citigroup à Hong-Kong, prévoit ainsi une augmentation des taux directeurs chinois de 100 points de base en 2011, alors que son collègue de Morgan Stanley, Wang Qing, évoque 75 points de base de resserrement d'ici juin prochain.

Ce dimanche les taux pratiqués pour les prêts hypothécaires ont eux aussi été augmentés de 25 points de base par les autorités chinoises.

Le ministère chinois du logement a indiqué que les taux hypothécaires pour les prêts d'une durée supérieure à cinq ans seront dorénavant de 4,30 % et ceux plus courts (durée de prêt inférieure à cinq ans) de 3,75 %.

"Cela va renchérir un peu plus l'achat de logements et, dans une certaine mesure, réduire la demande d'investissement sur le marché de l'immobilier", commente Chen Ming, directeur du marketing du groupe immobilier 5i5j,  selon l'agence officielle chinoise Xinhua.

Malgré de premières mesures prises il y a un an par le pouvoir pour calmer le marché immobilier, les prix des maisons restent hors de portée des classes moyennes dans de nombreuses villes, comme Shenzhen.

A 5,1 % en novembre dernier, la hausse des prix (en rythme annuel, par rapport à novembre 2009) a atteint son plus haut depuis 2008, soit à la veille de la crise financière globale déclenchée par la faillite de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers.

Il y a quelques jours, le vice-président de la Commission nationale du développement et des réformes (NDRC), Peng Sen, a indiqué que la Chine doit se préparer "à une bataille de longue durée" contre l'inflation, estimant que la hausse des prix devrait atteindre 3,3 % pour l'ensemble de 2010, dépassant le plafond de 3 % fixé par le gouvernement chinois.

Mercredi dernier, la NDRC a annoncé une nouvelle hausse du prix de l'essence (à 0,23 yuan le litre soit environ 2,65 centimes d'euro) et du gazole (à 0,26 yuan le litre soit 3 centimes d'euro environ) pour refléter partiellement l'augmentation du pétrole sur les marchés mondiaux.

Ce dimanche, le Premier Ministre chinois Wen Jiabao a lui-même voulu rassurer ses 1.330 millions de concitoyens sur la hausse des prix.

"Les attentes d'inflation sont plus terribles que l'inflation elle-même," a-t-il dit en réponse à une question d'un auditeur lors d'une émission de la radio publique chinoise.

"Je crois que nous pouvons maintenir les prix à un niveau raisonnable grâce à nos efforts. En tant que principal chef du gouvernement, j'en ai la responsabilité et la confiance" a précisé le numéro deux chinois.

Il a justement annoncé que son éxécutif prévoit de construire 10 millions de logement abordables en 2011, soit presque le double de l'objectif de cette année (5,8 millions de logements).

"Je crois que les prix immobiliers reviendront à des niveaux raisonnables grâce à nos efforts, je suis confiant" a insisté le Premier ministre chinois.

Le ministre de l'Industrie, Li Yizhong a par ailleurs indiqué samedi que son pays vise une production industrielle de seulement 11 % en 2011 (par rapport à cette année).

Ce serait le signe d'un net ralentissement de l'activité de la deuxième économie mondiale: Pékin escompte une hausse annuelle de 15 % de sa production industrielle pour 2010.

Commentaires 4
à écrit le 27/12/2010 à 13:09
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Encore une fois la Chine montre l'exemple : alors qu'enEurope, et en particulier en France et à Paris, les prix immobiliers flambent et recrent une bulle spéculative colossale avec des prix totalement déconnectés de la réalité et des moyens de la pop...

à écrit le 27/12/2010 à 6:05
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Cela pourrait signaler le début d'un cycle d'augmentation des taux d'intérêt dans l'ensemble des pays industrialisés, ce qui aurait l'avantage de réduire la spéculation sur l'or et autres métaux précieux et à encourager des investissements plus produ...

à écrit le 26/12/2010 à 18:20
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ils vont nous manger tout cru!!!! et ds pas longtemps!!,si ce pas déjà fait !!!!

à écrit le 26/12/2010 à 12:55
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On critique la Chine a tout bout de champ et pourtant elle nous donne la des leçons d'économie ainsi qu'une volonté de mieux répartir les richesses engendré par son développement.

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