Quand la bulle de l'immobilier américain sera-t-elle totalement dégonflée ? Les experts se le demandent encore... L'indice S&P/Case-Shiller des prix des logements dans les 20 plus grandes villes américaines a reculé de 0,8% en octobre 2010 par rapport à octobre 2009, selon les informations rendues publiques par le groupe cet après-midi. Les spécialistes dans leur ensemble s'attendaient plutôt à une baisse de l'ordre de 0,2%.
Les signes positifs concernant la reprise économique, qui vont d'une meilleure confiance des consommateurs et des entrepreneurs à la frénésie d'achats de cette fin d'année, sans oublier les réductions d'impôts à venir, abondent ces derniers temps. Ils semblaient même ouvrir un nouveau chapitre de la reprise américaine. Las, le fait que les prix de l'immobilier n'arrivent toujours pas à trouver un plancher vient rappeler aux spécialistes combien la reprise est encore fragile.
Vague de saisies
Si les prix de l'immobilier sont toujours déprimés, c'est qu'une nouvelle vague de saisies vient de toucher le marché et devrait continuer de le faire dans les mois qui viennent. Car les saisies qui devaient avoir lieu ces derniers mois ont été reportées. Les banques, inquiètes de la multiplication des erreurs dans leurs document, ont en effet préféré suspendre ce genre d'opérations, le temps de clarifier leurs documents.
Or les logements saisis par les banques qui ont consenti des prêts hypothécaires à des ménages ne pouvant aujourd'hui plus honorer leurs traites sont automatiquement mis en vente, souvent à prix cassé, qui plus est. Du coup, entre cette pression sur les prix exercée par les banques et l'afflux de nouveaux logements, qui exerce une autre pression sur les prix, ceux-ci ne peuvent se redresser.
Des prix divisés par deux
Dans des villes comme Atlanta, Miami, Seattle ou encore Tampa en Floride, les niveaux de prix immobiliers ont atteint leur plus bas niveau depuis que la bulle a commencé à éclater, après l'été 2006. Quant à l'indice des vingt grandes villes américaines, il a reculé, à la date d'octobre 2010, de 30% par rapport à ses sommets, atteints en juillet 2006.
Certains économistes estiment cependant que pour que le marché se stabilise, les prix doivent encore reculer de 10%, voire de 20%. Autrement dit, c'est quand les prix auront été divisés par deux que le marché pourra retrouver un nouveau souffle. De quoi peser sur la reprise qui se fait jour...