La France a des projets pour les marchés agricoles

Limites de position, compensation pour tous les échanges, création d'une initiative du nom de JADI pour la transparence de l'information : telles sont les idées soutenues par la France dans le cadre du G20.
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 La volatilité des matières premières agricoles, mise sur le devant de la scène cette semaine par le président Nicolas Sarkozy, fait l'objet d'une série de propositions de la part de la France qui souhaite une meilleure régulation. «Il ne s'agit pas de mesures soviétiques mais de mesures pragmatiques » assure une source au ministère de l'Agriculture. Après la polémique ayant opposé la position de la France à celle de Bruxelles, qui estimait dans un rapport que la financiarisation n'était pas responsable de la volatilité des cours, l'heure est à l'apaisement.

Pour améliorer la gestion des stocks de matières premières physiques, l'idée d'une initiative destinée à gérer l'information sur les stocks et les perspectives de récolte a fait son chemin. Comme sur le pétrole, où l'initiative JODI (Joint Oil Data Initiative) créée il y a trois ans permet théoriquement aux producteurs d'annoncer leurs niveaux de production, la France pousse l'idée d'un JADI (Joint Agriculture Data Initiative) qui permettrait de recouper les informations d'un pays à l'autre.

Les marchés dérivés sont aussi appelés à être plus régulés.

Concrètement, les mesures actuellement envisagées seraient de classifier les opérateurs présents sur les marchés à terme, comme le font les américains, en intervenants commerciaux et non-commerciaux notamment. Des limites de position par type d'intervenant sont également envisagées, afin d'éviter qu'un seul acteur puisse trop influencer le marché en détenant un pourcentage important des positions à terme. La question des dépôts de garantie sera également examinée. « N'importe qui peut acheter n'importe quelle quantité, sans d'ailleurs la payer, la revendre n'importe comment au moment où il le souhaite, empocher la plus-value sans être obligé (...) d'avoir bloqué une partie de la somme engagée », avait lancé le président lors de la conférence de presse du lancement du G20, lundi dernier. En fait, des dépôts de garantie existent lors de la contractualisation des positions prises sur les marchés à terme, mais elles sont modestes. Ainsi pour le contrat de l'orge de brasserie, le dépôt de garantie est de 500 euros pour un contrat de 50 tonnes. Ce qui revient à déposer 500 euros pour s'engager sur des sommes avoisinant les 10.000 euros.

La France souhaite aussi que les marchés de gré à gré, c'est-à-dire les opérations hors marché, face l'objet d'un enregistrement ; ce qui reviendrait a priori à contraindre toute opération à passer par la case compensation.

 


 

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