Comment nourrira-t-on 9 milliards d'hommes en 2050 ?

Ce samedi le Salon de l'Agriculture ouvre ses portes à Paris au même moment où les vingt pays les plus puissants du monde sont réunis pour parler de la gouvernance mondiale. La présidence française du G20 a clairement affiché sa volonté de limiter la volatilité des marchés de matières premières agricoles. Mais les prix de ces marchés sont-ils représentatifs de ceux des transactions réelles quand la part des échanges mondiaux représente moins de 20 % de la production mondiale pour le blé et moins de 10 % pour le riz ?
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Les opérateurs financiers ont-ils une responsabilité sur la volatilité des marchés des matières premières agricoles ? « Aucune preuve » a conclu en janvier le rapport du Centre d'analyse stratégique. Les explications sont bien ailleurs et les mesures à prendre ne concernent pas directement les marchés qui viennent mesurer les pénuries ou les excédents de façon plus ou moins parfaite.

 

L'équilibre entre l'offre et la demande est rarement atteint pour les matières premières agricoles : l'offre est rigide à court terme, difficilement maîtrisable du fait de la longueur des cycles de production et des aléas climatiques... ces derniers ayant une influence sur la quantité et la qualité des récoltes. La demande est peu élastique et les habitudes alimentaires dans les pays développés renforcent cette inélasticité. La demande globale s'est accentuée ces dix dernières années à cause de l'accroissement de la population mondiale, de la progression de la consommation de viande dans les pays qui se développent, de l'utilisation grandissante de terres agricoles pour la production des biocarburants.

Alors comment nourrir une population mondiale croissante en limitant la volatilité des prix des matières premières agricoles ? Il faut sortir d'une logique défensive pour aller vers une logique de renversement des comportements et des politiques. C'est un enjeu de société.

Les parties prenantes s'accordent sur la nécessité de créer en urgence une institution supranationale pour réguler l'alimentation de la population mondiale. Cette institution devrait élaborer une politique autour de cinq axes.

La mise en place d'indicateurs permettant d'estimer la quantité, la qualité des récoltes attendues, les stocks disponibles par matière première agricole et leurs lieux de stockage est essentielle. Il faut y ajouter la construction d'outils de prévisions des besoins alimentaires fondés sur les évolutions démographiques et le développement des différentes régions du monde ; ces informations devront faire l'objet d'une diffusion rapide et régulière auprès des acteurs de différentes filières. Seuls les chiffres préliminaires 2009 sont disponibles aujourd'hui.

 

À partir de ces informations, il sera possible d'établir une politique de stockage en relation avec les États, qu'ils soient structurellement déficitaires ou excédentaires et ce par grande région du monde (Europe de l'Ouest-bassin méditerranéen, mer Noire-Moyen-Orient...) Le stockage, opération mobilisant des capitaux importants et nécessitant des infrastructures conséquentes, devra faire l'objet de financements public et privé. Le financement public pourrait être couvert par un prélèvement sur les échanges sur les marchés physiques et financiers.

Un autre axe de réflexion est la contractualisation entre les pays producteurs excédentaires (l'Europe de l'Ouest, les États-Unis...) et les pays traditionnellement importateurs ; ces contrats devront être mis en place sur plusieurs années garantissant un niveau d'approvisionnement et donnant de la visibilité aux agriculteurs pour investir.

La recherche doit être intensifiée pour mieux exploiter les terres et développer les rendements qui sont faibles dans beaucoup de régions du monde. Les États devront favoriser la vulgarisation des résultats de cette recherche auprès des agriculteurs de leur pays.

Il faudra enfin inciter les États à mettre en culture des terres arables à destination de l'alimentation des populations locales, notamment en Afrique, et se poser une question stratégique à propos des biocarburants : ils utilisent des millions de tonnes de céréales, d'oléagineux... et détournent des millions d'hectares de leur vocation première qui est de nourrir les populations. Les États-Unis et la Communauté européenne ont donné des objectifs d'incorporation du bioéthanol dans les carburants à une période d'excédents de production de céréales : ces objectifs doivent-ils être maintenus, revus à la baisse ?

La croissance des besoins alimentaires de la population mondiale étant plus forte que la production mondiale de matières premières agricoles, ces mesures devront être rapidement prises sous peine de voir flamber les prix agricoles de façon structurelle et de voir ressurgir des émeutes de la faim dans de nombreux pays. Il faut donc réagir. Vite. Inverser la tendance est possible par des investissements significatifs dans l'agriculture mondiale. Et il y a de l'espoir car les taux de rendement à l'hectare sont encore faibles dans beaucoup de pays : la moyenne mondiale des rendements du blé en 2009 est d'environ 30 quintaux par hectare (source FAO Stat), quand elle atteint plus de 90 quintaux dans certaines régions de France. La marge de progression est donc importante.

Commentaires 29
à écrit le 21/02/2011 à 14:39
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On peut commencer par manger moins de "cochonneries". 3 modestes repas/jour et rien entre ceux-ci. On serait tous minces et ... Bref, ça me parait logique.

le 21/02/2011 à 21:06
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@ coco: on mange ce que l'on trouve sur les étagères des super ou hyper marchés :-) J'ai entendu dire que les fabricants mettaient des produits qui incitaient les gens à manger plus : -) cela demande une enquête sérieuse, mais je ne serais pas surpri...

à écrit le 20/02/2011 à 20:53
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Moi j'aime beaucoup les films de Roméro (pas le français mai le vrai) qui est un prophète sans le savoir du devenir de l'humanité. Comme disait l'autre, nous le méritons bien.

à écrit le 20/02/2011 à 18:01
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Pour résoudre le problème en effet y a du grain à moudre.Le plus simple, appuyer sur le bouton.

le 20/02/2011 à 18:25
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tu parle de quel bouton?

le 20/02/2011 à 19:37
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Devine?

le 21/02/2011 à 21:08
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@ jerome: le petit bouton rouge, pas le gros Bouton de la Société Générale :-)

à écrit le 20/02/2011 à 17:18
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Il n'est pas nécessaire d'être Nostradamus pour se rendre compte de la situation. "La famine que je sens approcher, tourner et malheureusement devenir universelle"....Plus que jamais d'actualité. Mr DUMONT candidat malheureux aux élections préside...

à écrit le 20/02/2011 à 16:34
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Pourquoi vous n'aborder jamais l'extension de la contraception aux pays du sud est ce la religion qui vous bloque.Il est impossible que la planete nourisse 9 milliards puis 12 milliards d'etre humain meme si nous faisons des economies d'energie.Les f...

à écrit le 20/02/2011 à 15:21
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Mais nous les agriculteurs, on est des tueurs de paysage, des pollueurs de nappe phreatique, des feaux de monsanto, bayer,... On pourrait peut etre se mettre a jouer a farmville sur notre I-xxx(completez a votre choix!) Et si on commencait a manger d...

à écrit le 20/02/2011 à 13:44
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Quand nous les Hommes occidentaux seront un peu moins penchés sur notre nombril et que l'on regardera enfin ce qui se passe a coté de chez nous, nous pourrons peut etre se poser la question de savoir si un jour le peuple terrien dans son ensemble ma...

à écrit le 20/02/2011 à 11:52
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comment nourrir 9 milliard d'habitants ? Ma foi , facile ! agriculture "bio" , poulet élever en pleine nature et au grain , aucun de pesticide , ni d'engrais , ovins et bovins élever au grand air dans le respect de leurs croissance , plus de poisson ...

à écrit le 20/02/2011 à 10:43
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Pascal Sevran avait maladroitement à l'époque donner un début de réponse. Mais il avait été froidement critiqué par la "bien-pensance" et le "politiquement correct".

à écrit le 20/02/2011 à 3:54
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Dès maintenant réduisons le gaspillage des terres arables. Dès maintenant pensons à la régénération des terres qui produisent excessivement. Dès maintenant réduisons la consommation de protéines animales. Dès maintenant gérons les ressource...

à écrit le 19/02/2011 à 22:30
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9 milliards d'êtres humains en 2050, avec 6 ou 7 milliards d'êtres humains qui crieront famine...Ce n'est plus une mais 2 planètes dont nous aurons besoin pour nourrir tout ce monde là. Si l'on veut préserver le genre humain, ne doit-on pas abandonne...

à écrit le 19/02/2011 à 18:57
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le titre un peu plus de nous nous nous et moins de eux eux eux je je je. le jour ou tout le monde aura a disposition les mêmes ressources...les pays riche ne vont pas lâcher leurs parts du gâteaux pays "pauvre" en prendront plein le ... les pays ric...

à écrit le 19/02/2011 à 18:52
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Que de commentaires pessimistes quand Sarko vous a promis que vous vivriez plus longtemps ! En cas de pénurie, au lieu de vous aimer les uns les autres, vous pourrez toujours vous mangez les uns les autres :-)

à écrit le 19/02/2011 à 18:24
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C'est bien le problème de notre planète sa surpopulation qui amène surconsommation surproduction surpollution.

à écrit le 19/02/2011 à 18:06
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Il est criminel de laisser croire que la Tere pourra nourrir 9 milliards d'habitants puisqu'elle n'arrive déjà pas à nourrir 7 milliards avec 1 milliard qui ne mange pas à sa faim. Il est criminel de laisser mourrir 25 000 personnes dont 20 000 enfan...

le 19/02/2011 à 20:23
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moi je suis optimiste en 2050 nous serons capable de nourrir 9 milliards de personne!!!grace aux ogm meme si en france (l exception)on en veut pas!!!!quant à demander une limitation des naissances dans les pays en voie de developement c est vraiment ...

le 19/02/2011 à 21:58
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@ trouan: et bien moi, sauf erreur de Sarko qui nous a promis qu'on vivrait plus longtemps, en 2050 je nourrirai les asticots :-)

le 20/02/2011 à 9:04
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En Inde et ailleurs, des paysans se sont suicidés parce que les soi-disants OGM qui n'ont pas besoin de beaucoup d'eau, n'ont rien donné. Oui, la Terre pourra être sauvé en 2050 et se régénérer car l'être humain sera mort de faim bien avant, grâce au...

le 20/02/2011 à 9:07
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moi pas les asticots en 2050 mais je servirai d engrais à quelques oliviers du jardin!!!et c est pour une bonne cause!!!

le 20/02/2011 à 15:21
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Si j'en juge d'après les commentaires, pas vraiment un engrais mais plutôt un biocide, on ne se refait pas.

le 20/02/2011 à 16:02
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en inde c est vrai que les ogm n ont pas donné grand chose!!!mais avant dix ans les ogm seront au point!!!et on sauvera la planete et les HOMMES pourront manger à leur faim!!!c est ça l avenir!!!en attendant ces 10 ans il faudra partager!!!

le 20/02/2011 à 16:15
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@eiffel non pas biocide!!!un engrais bon et pur sans pesticide (mon medecin m a dit que tout etait bon) c est mon geste ecolo de ma fin de vie pour sauver la planete!!!!

à écrit le 19/02/2011 à 17:53
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Si quelqu'un croit encore qu'en 2050 il y aura tant d'habitants c'est qu'il est aveugle ou bien mal renseigné. Ou bien ce sera 9 milliards de grands malades qui auront une espérance de vie à 35 ans .

le 19/02/2011 à 20:23
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Tout a fait d'accord d'ailleurs dans certain grand pays soi-disant riche comme les USA l'espérance de vie a régressé depuis quelques années.

le 20/02/2011 à 11:41
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T'inquiète chérie, d'ici quelques années les bombes à neutrons, le napalm biologico-chimique, les virus militaro-insustriels et autres saloperies made in ... réduiront considérablement le nombre d' "humains", les survivants pour leur part verront leu...

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