Sarkozy pour un calendrier d'intégration du yuan dans les DTS du FMI

Nicolas Sarkozy a souhaité ce jeudi un accord sur un calendrier pour l'élargissement au yuan et aux autres grandes devises émergentes du panier des monnaies sur lesquelles reposent les droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI.
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Le président français, qui ouvrait les travaux d'un séminaire de réflexion sur la réforme du système monétaire international à Nankin, a insisté sur la nécessité d'"accompagner l'internationalisation inéluctable" de ces devises, estimant qu'elle était déjà une réalité dans le cas du yuan.

"N'est-il pas temps aujourd'hui de s'accorder sur le calendrier de l'élargissement du panier du DTS à de nouvelles monnaies émergentes, comme le yuan", a-t-il dit devant une assemblée composée notamment de ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales du G20.

Pour les mêmes raisons, il a estimé qu'il fallait réfléchir à une nouvelle enceinte de concertation internationale sur les changes "davantage représentative" que le G7, qui réunit les six principales économies occidentales plus le Japon.

Nicolas Sarkozy s'est néanmoins félicité de l'intervention concertée récente de ces pays pour enrayer la hausse du yen consécutive à des rapatriements massifs de capitaux par des investisseurs japonais pour faire face aux dégâts du tremblement de terre et du tsunami du 11 mars.

Cette action "a permis de contrer une spéculation déconnectée des fondamentaux qui menaçait d'accroître les difficultés de nos amis japonais", a-t-il déclaré.

Si elles sont à ses yeux un instrument de dernier recours, de telles interventions concertées "constituent un moyen de sauvegarde indispensable du système monétaire international contre les déviations et la volatilité excessive" des marchés des changes, a-t-il encore dit.

Les quatre principales devises de réserve mondiales - dollar, euro, yen et livre sterling - servent aujourd'hui de base pour le calcul de la valeur des DTS.

La France a fait de la mise en place d'un nouveau système monétaire international plus stable une priorité de sa présidence du G20 et Nicolas Sarkozy avait indiqué mercredi à son arrivée en Chine, la deuxième économie mondiale, qu'il comptait sur elle pour faire avancer ces dossiers.

Encore du chemin à faire

Paris estime que le fait que la Chine, qui possède les plus grandes réserves de change au monde et qui est souvent accusée de maintenir sa monnaie artificiellement sous-évaluée, accueille le séminaire de Nankin est déjà un succès.

Mais après avoir accepté le principe de la tenue de ce séminaire à l'occasion d'une visite d'Etat du président Hu Jintao début novembre en France, Pékin a pris ses distances avec la manifestation, faisant valoir que la France était seule responsable de son organisation.

La promotion des DTS comme monnaie de réserve internationale dans un système multidevises qui remettrait de facto en cause le rôle prépondérant du dollar est une des pistes que la France souhaite voir explorer durant sa présidence du G20 pour obtenir un environnement monétaire plus stable.

Le gouverneur de la Banque de Chine, Zhou Xiaochuan, l'avait lui-même évoquée dans une étude en 2009 mais plusieurs responsables du pays ont depuis fait valoir qu'il s'agissait d'une pure hypothèse académique.

S'agissant de l'intégration de la monnaie chinoise, elle supposerait notamment une convertibilité totale du yuan qui pourrait conduire à son appréciation.

Nicolas Sarkozy a sondé son homologue chinois Hu Jintao sur la question lors d'un entretien jeudi à Pékin. Selon une source française, c'est le gouverneur de la Banque de Chine lui-même, qui participait à l'entrevue, qui a répondu en déclarant qu'il faudrait auparavant "accentuer l'internationalisation du yuan".

Toujours selon la même source française, il a indiqué qu'il était "envisageable que le yuan rejoigne les DTS mais qu'il y avait encore du chemin à faire".

La France a présenté le séminaire de Nankin, qui dure une journée, comme une occasion de mettre tout le monde dans une salle à huis clos et d'avoir une discussion très franche sur ce qui est possible pendant la présidence française sans la distraction d'une réunion normale du G20".

"Il n'y aura pas de conclusions (...) l'important est d'arriver à un diagnostic commun sur la situation du système monétaire international, ses atouts et ses déficiences, et de tracer des pistes et des feuilles de route sur les réformes que le G20 peut mettre en oeuvre", a dit l'Elysée.

Commentaires 2
à écrit le 01/04/2011 à 7:16
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Ils ont pas besoin des DTS ?Les Chinois sont depuis longtemps les plus gros acheteurs journaliers des 4 devises (dollar, euro, yen et livre sterling) qui servent pour le calcul!

à écrit le 31/03/2011 à 10:08
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Quand Quand ? j'en veux des Yuan!! C'est pour aller acheter mon thé en bas de la rue ...Nan je plaisante ::

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