Avant la présidentielle, Medvedev écarte des proches de Poutine

Le président russe veut remplacer les ministres qui siègent dans les conseils d'administration des groupes publics par des banquiers ou des dirigeants professionnels, selon le quotidien Kommersant. L'adjoint de Vladimir Poutine, Igor Setchine, à la tête du groupe pétrolier public Rosneft, est notamment concerné.
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La Russie cherche des banquiers privés et des dirigeants professionnels pour remplacer les membres du gouvernement qui siègent dans les conseils d'administration d'entreprises publiques, rapporte mardi le journal Kommersant.

Le président Dimitri Medvedev a donné à son Premier ministre, Vladimir Poutine, jusqu'au 1er juillet pour engager ce processus de remplacement. Ce dernier concerne notamment l'adjoint de Poutine, Igor Setchine, qui préside le groupe pétrolier public Rosneft.

La décision d'écarter Igor Setchine et d'autres proches de Poutine des conseils d'administration a fait courir le bruit que le président cherchait à défier son mentor en prévision de l'élection présidentielle de mars 2012.

Les deux hommes, qui se partagent de facto les rênes du pouvoir en Russie, doivent encore se mettre d'accord pour déterminer qui se présentera au scrutin présidentiel. Tous deux ont laissé entendre qu'ils pourraient faire acte de candidature.

Kommersant a publié une liste de noms de personnalités susceptibles de remplacer les ministres qui dirigent les groupes publics. Une fois achevée la redistribution des cartes, le vote d'un quart des administrateurs dans les d'entreprises d'Etat ne seront plus dépendants des ordres formels du gouvernement, explique le journal financier.

Igor Setchine pourrait être remplacé par Rair Simonian, président non exécutif de Morgan Stanley, ou par Vladislav Martinov, directeur général de SAP pour la Communauté des Etats indépendants, selon Kommersant.

Quant à Alexeï Koudrine, président du conseil de surveillance de la banque VTB, il pourrait perdre son siège au profit de Vladimir Gousakov, vice-président de l'opérateur boursier moscovite Micex, ou de Kirill Androsov, expert indépendant, ou encore du président de Microsoft pour la Russie, Nikolaï Prianichnikov.

Le Kremlin a annoncé samedi une liste de dix-sept entreprises publiques dans lesquelles les responsables politiques devraient abandonner leurs postes.

Selon Kommersant cependant, cinq autres sociétés pourraient être concernées, dont Transneft, qui détient le monopole des oléoducs russes et où siège le ministre de l'Energie Sergueï Chmatko, et le gestionnaire du centre d'expositions VVT, où siège le Premier vice-Premier ministre Igor Chouvalov.

Les entreprises russes tiennent leurs assemblées générales annuelles à la fin du mois de juin. La date du 1er juillet laisse planer le doute sur le point de savoir si Medvedev évincera de puissants bureaucrates de leurs postes durant les réunions d'actionnaires de mai-juin ou s'il ne fera qu'amorcer les procédures administratives.

Dmitri Medvedev avait annoncé ces retraits la semaine dernière dans le cadre de mesures visant à assainir le climat des affaires et à favoriser le développement de l'économie russe.

Le président a aussi exigé qu'une liste définitive d'entreprises appelées à être privatisées cette année et l'an prochain soit prête le 15 mai.

Globalement, l'initiative est bien perçue par les marchés car les entreprises publiques russes sont dominantes en Bourse, mais leur valorisation est inférieure à celles des sociétés occidentales en raison d'une gouvernance jugée par trop influencée par Moscou.

Commentaires 2
à écrit le 06/04/2011 à 17:01
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Connaissant bien la Russie; je vais donner mon point de vue qui ne va pas plaire aux français de Droite. Les occidentaux ont pratiquement réussi à diviser Messieurs Poutine et Medvedev. C'était prévisible car le président russe, issu de Gazprom où so...

à écrit le 05/04/2011 à 12:52
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Ce serait une belle avancée que de laisser l'économie aux mains de pros plutôt qu'à des politiques qui ne pensent qu'à se remplir les poches. Mais comme en France, ce sera un combat très difficile.

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